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jeudi 25 janvier 2018

La mondialisation heureuse contre l'économie réelle Partie II - Le mystère de l'inflation déguisée



Un curieux phénomène, très peu mis en avant dans la presse économique ou généraliste, est que coexistent depuis environ 2008 deux facteurs contradictoires : une injection massive de liquidités dans l’économie et une faible inflation, celle-ci demeurant à des niveaux peu élevés et ne connaissant pas même d’accroissement sur la période de 2008 à maintenant.

Les quelques économistes ayant abordé le sujet sont en désaccord sur les causes de ce phénomène étrange. L’interprétation qui est proposée ici éclaire d’un jour nouveau le fonctionnement de notre système économique et financier depuis la crise de 2008. Ce qui semble être une petite contradiction est le révélateur d’un mécanisme fondamental institué au rang d’organisation officielle, bien que non déclarée et peu visible.

dimanche 31 décembre 2017

La mondialisation heureuse contre l'économie réelle. Partie I - Trois enseignements des troubles d'Airbus



Nous y sommes : le groupe industriel européen le plus florissant des 5 dernières années, exemplaire quant à sa compétitivité économique et sa stratégie industrielle, se trouve en danger de disparition ou de rachat par les USA. Comment un tel paradoxe est-il possible ? Comment un tel découplage entre les résultats économiques objectifs d’un groupe et sa situation de survie devient-il une réalité ? Le scénario n’est malheureusement pas nouveau. Il traduit le fait que jamais l’opposition entre l’économie réelle et les travers de plus en plus malsains de la « mondialisation heureuse », n’a été aussi forte.

mercredi 11 mai 2016

Trois théorèmes du management


1. Théorème de la rentabilité

Toute recherche immédiate et aveugle de rentabilité aboutira à des pertes considérables de rentabilité.
Illustrations :

La diminution du prix des composants ou des équipements :

Comprimez vos coûts de production en rognant sur le moindre composant, sans connaissance du fonctionnement industriel d’ensemble de votre produit ou de votre service.

Vous obtiendrez alors une automobile haut de gamme dans laquelle il n’est pas possible de téléphoner en connexion bluetooth, une assurance ou un service juridique ne couvrant plus qu’un pourcentage dérisoire de ses clients, un call-center incapable de renseigner des personnes ayant besoin d’aide, un système informatique défaillant parce que le prestataire engagé pour le développer aura été étranglé financièrement par votre service achats.

vendredi 6 mai 2016

La renaissance de l'auto-gestion


L’alternative et l’exemple

La critique du libéralisme d’aujourd’hui place les débatteurs dans une position inconfortable. Nous sentons tous que nous arrivons à une limite de l’économie de marché, par son incompatibilité croissante avec une vie sociale stable, par l’absurdité d’une césure humaine entre cohortes de chômeurs et employés en surmenage, par un étirement des inégalités devenu obscène, laminant ce socle des sociétés démocratiques que sont les classes moyennes.

Tous jouent par obligation le jeu du monde de l’entreprise, mais chacun le déteste secrètement, sachant pertinemment qu’il n’a plus rien à voir avec l’esprit d’entreprise, qu’il n’est plus qu’un asservissement, qu’il porte les usurpateurs au pouvoir et non les meilleurs.

Nous ressentons tous le besoin de briser ce cercle de la non-raison, mais comment procéder ? Certains plaideront pour davantage de libéralisme : selon eux, le problème ne provient pas de l’économie de marché, mais du fait que nous ne sommes pas allés encore assez loin dans celle-ci.

Les tenants de cette thèse ont-ils lu Paul Watzlawick, penseur pourtant étiqueté libéral : face à une solution qui ne marche plus, l’un des travers humains est de rajouter encore plus de celle-ci. Le libéralisme devient ainsi l’inverse de sa finalité initiale : une incantation et non l’action de la raison critique en économie.

La critique ne suffit pas : celui qui n’a pas de contre-proposition et de projet de société se perdra en velléités ou en agressivité pure. En politique, la valeur de l’exemple surpasse tout discours.


mardi 19 avril 2016

PIB en parité de pouvoir d’achat : quand l’instrument de mesure trahit les rêves secrets du FMI


Le FMI a publié récemment son classement comparatif des puissances mondiales, selon un nouveau mode de calcul : le PIB en parité de pouvoir d’achat.

La nouvelle a soulevé quelques débats, notamment parce que selon ce nouveau moyen de mesure la France doit être considérée comme la 9ème puissance économique mondiale, au lieu du 6ème rang que lui confère l’ancien calcul en PIB brut.

La discussion est vite retombée, et semble avoir été bien plus provoquée par le résultat final et le soufflet adressé à la France, que par l’analyse économique de fond.

La superficialité médiatique est une fois de plus regrettable, car la publication de ce résultat par le FMI est porteuse d’informations très importantes.

Ce qui n’a pas été observé est que l’adoption du nouveau moyen de mesure par le FMI trahit un point au moins aussi critique que le résultat de la mesure elle-même. Lorsqu’un organisme économique change de méthode statistique, cela signifie qu’il a décidé de chausser de nouvelles lunettes pour appréhender la réalité. Et le changement de point de vue trahit aussi l’évolution d’une mentalité interne.

mardi 29 décembre 2015

Les GAFA, paradoxes de l’économie de marché


Les GAFA, ces géants du digital actuellement tous américains, sont cités comme modèles de l’économie ouverte et loués ad libitum par les chantres de la mondialisation.

Au-delà des postures superficielles, l’observateur attentif remarquera que plus que jamais, il n’existe pas un seul mais plusieurs capitalismes, souvent contradictoires.

Les GAFA sont à ce titre de véritables paradoxes. Les thuriféraires du néo-libéralisme devraient y prendre garde, car ces sociétés pourraient s’avérer être les plus grands adversaires de leur idéologie creuse.

mercredi 28 octobre 2015

Master Class en management


Jeune ambitieux écoute moi. Apprends la leçon d’un maître en la matière. Je vais t’enseigner les recettes du succès dans notre monde post-moderne, qui te mèneront infailliblement aux plus hautes fonctions.

Car seul le poste compte, nullement la responsabilité censée l’accompagner. Détache-toi totalement de ces notions surannées que sont la responsabilité et le devoir. Fais les endosser par d’autres, tant qu’il y aura encore des hommes assez bêtes pour y croire.

En revanche, donne toutes les apparences de la responsabilité, d’autant plus que tu n’y auras pas pris la moindre part, et tu capteras ainsi le fruit de l’effort et de l’engagement des autres.

Retiens bien, dès à présent, la leçon qui va suivre.

vendredi 4 septembre 2015

Prime de Michel Combes : Quand le montant nous fait oublier la vraie question



Il n’y a de classe dirigeante que courageuse. À toute époque, les classes dirigeantes se sont constituées par le courage, par l’acceptation consciente du risque.

·         Dirige celui qui risque ce que les dirigés ne veulent pas risquer.
·         Est respecté celui qui, volontairement, accomplit pour les autres les actes difficiles ou dangereux.
·         Est un chef celui qui procure aux autres la sécurité en prenant pour soi les dangers.

Jean JAURES Dépêche de Toulouse, 28 mai 1890


Aujourd’hui, un homme qui n’est resté que deux ans à la tête de l’entreprise dont il avait la charge s’apprête à toucher plus de 13 millions d’euros pour cet exercice. L’essentiel de son action a consisté en une fusion entre Alcatel-Lucent et Nokia, accompagnée d’un « cost killing », une réduction des coûts de production et des frais de fonctionnement s’étant traduite par 10.000 licenciements dont 600 en France.

dimanche 9 août 2015

Mais ce n’est pas logique ! : Deuxième dialogue



- Jean-Claude :

Dites-moi Marc, après ce que vous m’avez expliqué l’autre fois sur la concurrence et la création de valeur comme forces contradictoires, qu’est-ce que vous en déduisez pour le fonctionnement de l’économie ? Je ne vois pas en pratique ce que cela va changer par rapport à un marché concurrentiel.


- Marc :

Et bien l’une des premières conséquences est qu’il faut être interventionniste en économie. Si l’on veut que les véritables entrepreneurs innovent et créent, il faut subventionner et protéger leur activité, le temps qu’elle soit suffisamment armée pour affronter la concurrence. Idem pour les entreprises en replis, mais dont on sent qu’elles pourraient repartir.


- Jean-Claude :

Mais vous plaisantez ! Cela s’appelle du protectionnisme ! Prenez exemple sur les USA voyons, vous voyez bien qu’il faut fonctionner en économie ouverte.


- Marc :

Les USA ? Sans doute l’un des pays les plus interventionnistes au monde parmi ceux qui pratiquent l’économie de marché. Le trésor américain a ainsi englouti 25 Milliards de dollars pour sauver GM et Chrysler de la faillite en 2009. Aucun gouvernement socialiste de la zone euro n’aurait osé faire le dixième de cela, il aurait d’ailleurs été arrêté par la commission européenne, au nom de votre chère « concurrence pure et parfaite ». 

jeudi 6 août 2015

Mais ce n'est pas logique ! : Premier dialogue



-          Jean-Claude :

Mais enfin monsieur, ce n’est pas logique ! Vous êtes contre l’union européenne, vous n’acceptez donc pas l’économie de marché ! Vous me dites que si, mais vous ne devez pas savoir ce qu’est une économie ouverte, de libre échange. C’est très important, vous savez. La libre circulation des marchandises et du commerce assure la prospérité de tous.


-          Marc :

Désolé mais je suis un homme d’entreprise. Je connais très bien le fonctionnement de l’économie de marché et j’en apprécie les bons côtés, mais je ne mettrai pas en avant les mêmes que vous. L’énergie et l’initiative à monter des projets et à les réaliser, c’est cela que je retiendrai. Soit dit sans vous offenser, c’est probablement parce que je suis plus proche du terrain que vous : vous faites voter des règles qui orientent le marché dans le sens d’une dérégulation toujours accrue, mais ce n’est pas vous qui le faites.


dimanche 3 mai 2015

Offshoring – Outsourcing des systèmes d’information: un abandon croissant de ces pratiques, et ce que leur échec a révélé


19 Juin 2012 : les systèmes de gestion de compte de RBS (Royal Bank of Scotland) tombent dans une panne qui durera 4 semaines, empêchant 17 millions de leurs clients de consulter leurs comptes, d’effectuer des retraits d’argent ou des virements. Certains clients durent payer des pénalités à des organismes dont les prélèvements automatiques avaient été bloqués. D’autres situations individuelles plus dramatiques furent provoquées par cette panne générale, qui valurent à RBS un article spécifique dans Wikipedia :


Stephen Hester, PDG de RBS, nia que l’origine de ces problèmes fut une défaillance des systèmes d’information résultant d’un offshoring très important des activités informatiques de la banque en Inde.

Après avoir dû s’acquitter d’une amende de 56 millions de livres sterling en 2014, les véritables raisons de cet échec de RBS commencèrent à être publiées. La délocalisation en Inde d’une grande partie de la maintenance des systèmes d’information, y compris dans des activités de cœur de métier de la banque, était bien à l’origine de la panne.

L’on apprit au passage que RBS avait dû faire revenir en catastrophe et à des salaires très élevés les employés anglais qu’elle avait licenciés quelques mois auparavant, afin de rétablir la situation :




Nombre de grandes sociétés effectuent un retour en arrière de leurs opérations de délocalisation de systèmes d’information : le terme de « reshoring » est d’ailleurs apparu pour désigner ce mouvement de ré-internalisation des compétences clés de l’entreprise.

dimanche 21 décembre 2014

UN DIRIGEANT VERITABLE ? LA FRANCE EN COMPTE AU MOINS UN




Fabrice Brégier. Ce nom vous rappelle-t-il quelqu’un ? Peu de personnes répondront par l’affirmative. Car le patron d’Airbus depuis le 1er juin 2012 est quelqu’un de discret. S’affirme-t-il donc trop peu ? 

Fin 2013, Airbus signait la plus grande année commerciale de son histoire, avec 1619 commandes et 1503 ventes nettes. Se permettant même de décrocher une commande ferme de 31 A350 par Japan Airlines, succès historique auprès d’une compagnie qui avait toujours acheté Boeing. 

La réalisation du nouvel A350 fut le contre-exemple de toutes les erreurs commises sur l’A380, erreurs que Fabrice Brégier finit par corriger et résoudre une par une lorsqu’il prit la direction d’Airbus. Il géra finement la transition de l’A320 à l’A320 NEO, et finit l’année 2014 en tenant la livraison de ses A350 au Qatar en temps et en heure. Voilà ce qu’est une bonne façon de s’affirmer.

A l’heure où nombre de dirigeants économiques passent plus de temps sous les feux des médias qu’au milieu de leurs équipes, n’appliquent que des actions simplistes de « cost killing » sans connaissance de leur appareil industriel, à l’heure ou l’ego est confondu avec la personnalité, il est réconfortant de voir une autre trempe de dirigeant montrer l’exemple.

mercredi 3 décembre 2014

CONCURRENCE ET COMPETITIVITE : 4 LIEUX COMMUNS REVISITES

1         Les deux principes de l’économie de marché

Toute économie de marché est fondée sur deux principes, l’un sans cesse brandi et loué par les néo-libéraux, l’autre beaucoup moins connu et mis en avant, qui en est pourtant le véritable moteur.

Ce n’est que de la tension entre ces deux principes, d’ailleurs contradictoires, que provient toute création de richesse et toute économie bien gérée.

La méconnaissance de ces deux forces contraires et de leur tension dynamique pour animer le moteur économique est la misère du néo-libéralisme, qui lui préfère la vénération abêtissante d’une seule idée.

Il est vrai que se prosterner indéfiniment devant un principe unique doit avoir pour eux quelque chose de rassurant, à la mesure de la capacité et de la force de leur esprit. Afin de déjouer la bêtise de ces dévots, explorons ce qu’est la véritable tension créatrice de l’économie.