Musashi

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mardi 29 septembre 2015

Vous avez dit subversif ?


La subversion ne consiste pas à mettre les rieurs de son côté, car les rieurs sont bien souvent les repus et les puissants. Auquel cas le rire devient une forme de collaboration, de soumission servile, celle des bouffons de cour.

Lorsque le rire devient l’instrument de son propre pouvoir ou du pouvoir des autres, l’esprit de finesse dont il se croit investi ne fait que masquer le plus banal des arrivismes.

La dérision systématique qui envahit certains de nos médias est de façon évidente une stratégie de tabula rasa visant à ne laisser la parole qu’à une seule opinion. Il nous est infligé un humour sinistre, accompagné par des commissaires du peuple grimés en clown, chargés de repérer et désigner ceux qui n’ont pas ri.

La subversion véritable consiste à ridiculiser les tartuffes, quel que soit le catéchisme qu’ils emploient, celui des anciennes ou des nouvelles dévotions.

samedi 26 septembre 2015

Contresens dans la querelle des anciens et des modernes sur l'éducation nationale


Le 12 Juillet 2014, Benoît Hamon alors ministre de l’éducation nationale annonçait l’introduction de cours de programmation informatique sur la base du volontariat, en temps périscolaire, dès la rentrée 2014.

Notre pauvre ministre d’alors fit l’unanimité contre lui. Michel Onfray, tout à la construction de sa nouvelle image de penseur de gauche mais défenseur des valeurs traditionnelles se gaussa, et rappela avec gourmandise qu’il fallait peut-être commencer par apprendre à lire, écrire et compter.

Les tenants de l’introduction de technologies modernes à l’école ne furent pas plus indulgents, l’éducation nationale ne pouvant pour eux qu’être frappée du sceau de la ringardise troisième république. Il est vrai que notre Président faisait revivre au même moment tout le folklore politique de cette époque, demi-mondaines comprises.

Mais pour une fois depuis bien longtemps, un ministre de l’éducation nationale voyait juste, si tant est que l’idée soit venue de lui, ce qui est peu probable. Le débat factice qui suivit sa proposition est riche d’enseignements quant à la perte de la tradition de la pensée en France.

dimanche 20 septembre 2015

Le temps, le sacrifice et le sacré


Ce texte vient en réponse à une thèse d’Enrico Riboni, penseur athée, sur la violence du christianisme à travers l’histoire :

En tant que chrétien, je vais tenter de relever le défi d’y répondre.

Tout d’abord, je dois annoncer qu’il y a une chose que je ne ferai pas : celle de nier ou minimiser les crimes du christianisme.

Le texte ne mentionne d’ailleurs pas l’un des plus importants en nombre et en atrocité, celui commis par les conquistadors dans l’ensemble de l’Amérique du Sud, avec des actes relatés par Bartolomé de Las Casas qui sont pires encore que ceux perpétrés par Daesh.

Ce serait une excuse trop commode de nier que ces crimes sont attachés au christianisme, en prétendant que les conquistadors avaient de fait perdu leur chrétienté en les perpétrant, tout comme aujourd’hui certains musulmans prétendent que Daesh n’a aucun rapport avec l’Islam. Les actions des conquistadors étaient accomplies « ad majorem Dei gloriam » et tous estimaient agir en vertu et pour le bien de la chrétienté. Qu’ils aient fait passer leurs plus répugnants instincts sous ce manteau d’honorabilité, comme Daesh le fait aujourd’hui avec sa « théologie du viol », en dit long sur l’abjection atavique dont l’humanité est capable.

vendredi 18 septembre 2015

Plaidoyer pour une force d’intervention Arabe et Israélienne qui détruira Daesh


Tout commence par une simple photo et un article de Samuel Forey, dans le Figaro du 9 septembre.


La photo d’un enfant mort sur une plage a beaucoup ému. Ici nous voyons une grand-mère veillant sur un bébé, et nous savons qu’elle est en deuil. La photo est moins spectaculaire, moins directement choquante. Mais précisément, la scène est d’autant plus atroce qu’elle est en apparence paisible.

L’existence de l’enfant repose toute entière sur les épaules d’une vieille femme, qui doit vaincre une tristesse infinie à l’âge où l’on devrait partir sereinement, avec le sentiment d’une transmission accomplie.

La vieille femme trouve encore la force de rassurer l’enfant, de lui donner la confiance dont il a besoin. Mais au même moment, elle sait que la maman de l’enfant, sa fille, est violée et battue sans répit. Telle et la réalité de Daesh, et nous aussi nous le savons, en toute conscience.

La vague des réfugiés qui arrivent aujourd’hui en Europe n’est pas seulement le prix à payer de notre irresponsabilité. Elle est la matérialisation de notre lâcheté, l’incarnation de notre incapacité à nous battre, dans la situation où il est impératif de le faire. Nous discutons des réfugiés, mais il n’est toujours pas question de bouger pour ceux qui sont restés là-bas, dans une situation bien pire.

mardi 15 septembre 2015

L'Isagogè


Patriotisme : Amour de son pays et de ce qu’il porte : son histoire, sa culture, ses valeurs, son art de vivre. Puis reconnaissance de ce qu’il nous a apporté dans notre formation d’homme.

Nationalisme : Haine des autres, revendication agressive de son identité et de sa culture pensées comme compétition et relations de domination.

Universalisme : Atteinte de valeurs communes à toute l’humanité.

Relativisme : Pensée que toutes les convictions se valent. Prétend souvent être l’universalisme, du fait de son absence d’attachement à une culture particulière, qui le fait lui ressembler. Il n’en est rien, toute valeur étant pour lui interchangeable, contrairement au véritable universalisme. Masque une stratégie assez grossière de prise de pouvoir, faisant taire tout patriotisme en l’accusant de nationalisme, afin de rester le seul à avoir le droit de discourir. Ressemble en cela au nationalisme, bien qu’il s’en prétende l’ennemi privilégié, dans la mesure où l’un comme l’autre sont des stratégies d’accaparation du pouvoir. Remplace simplement la préservation du pouvoir d’une nation agressive par la préservation d’intérêts de caste.

Discernement : le patriotisme n’est en rien opposé à l’universalisme. Le patriotisme, c’est la façon dont une culture particulière est parvenue à atteindre des valeurs universelles, à travers son génie propre. Ainsi nombre de ceux qui auraient dû montrer l’exemple depuis des années en France ont redécouvert le 11 janvier 2015 que certains traits propres à la culture française prenaient la défense de valeurs universelles. Ce qu’ils croyaient n’être que l’histoire propre de leur pays était le chemin qu’ils avaient pris enfants pour se constituer en hommes. Ayant passé les années précédentes à cracher sur leur propre histoire, il reste à montrer que cette redécouverte a quelque chose d’authentique, ce qui n’est en rien certain.

vendredi 4 septembre 2015

Prime de Michel Combes : Quand le montant nous fait oublier la vraie question



Il n’y a de classe dirigeante que courageuse. À toute époque, les classes dirigeantes se sont constituées par le courage, par l’acceptation consciente du risque.

·         Dirige celui qui risque ce que les dirigés ne veulent pas risquer.
·         Est respecté celui qui, volontairement, accomplit pour les autres les actes difficiles ou dangereux.
·         Est un chef celui qui procure aux autres la sécurité en prenant pour soi les dangers.

Jean JAURES Dépêche de Toulouse, 28 mai 1890


Aujourd’hui, un homme qui n’est resté que deux ans à la tête de l’entreprise dont il avait la charge s’apprête à toucher plus de 13 millions d’euros pour cet exercice. L’essentiel de son action a consisté en une fusion entre Alcatel-Lucent et Nokia, accompagnée d’un « cost killing », une réduction des coûts de production et des frais de fonctionnement s’étant traduite par 10.000 licenciements dont 600 en France.