Musashi

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lundi 26 juin 2017

Aquila

Une fantaisie jupitérienne où la France du Grand Siècle 
s'adresse à la France d'aujourd'hui


Je parcours depuis quelques jours l’excellent “Richelieu”, d’Arnaud Teyssier.

Lorsque le temps que nous vivons devient trop médiocre et déprimant, le Grand Siècle est un refuge sûr.

Il nous rappelle combien notre pays a touché à une période de son histoire, au summum de ce qu’une civilisation peut produire. Les hommes qui ont fait cette époque n’avaient guère plus de cinquante années à vivre, mais ils les employaient au mieux.

Chaque minute de leur vie était engagée à une œuvre utile, n’empruntait pas ces multiples dérobades que notre temps soit disant civilisé a répandu comme des paillettes. 

vendredi 16 juin 2017

L'homme sans qualités


Par ce titre, il ne s’agit pas de dénier tout talent à l’homme qui vient de se faire élire président de la république. Mais de voir en lui ce que le célèbre roman éponyme de Robert Musil dévoile avec tant de lucidité.

Tout comme Ulrich - le héros du roman - Emmanuel Macron présente tous les dehors apparents d’atouts personnels. L’on prête ainsi à Ulrich intelligence, volonté et parfois courage. Musil ne cherche pas à faire le portrait d’un médiocre. Son titre révèle un malaise beaucoup plus profond : « l’homme sans qualités » est appelé ainsi non parce qu’il en est dépourvu, mais parce qu’il faudrait parler d’attributs abstraits le concernant, au sens mathématique du terme, plutôt que de qualités personnelles.

Dans le roman de Musil, Ulrich possède bien certains talents, mais ils se diluent dans un relativisme généralisé, un regard purement formel sur le monde, faisant de toute conviction ou tout engagement un simple protocole d’usage. Les qualités ne sont pas absentes, mais elles ne sont jamais habitées. Comme s’il ne subsistait plus que la liberté de choix à l’état pur, sans le pilotage de la conscience.

Musil parle dans son roman de l’Autriche-Hongrie finissante, sous le sobriquet de « Cacanie », un état qui « ne subsistait plus que par la force de l’habitude ». Les héros de son roman essaient de se donner des causes mais sans y croire. Musil diffuse une ironie perçante et glacée tout au long de son roman, sur le mouvement « d’Action parallèle » que rejoint Ulrich. Ce groupe politique auto-constitué est une dernière tentative de célébrer leur souverain François-Jospeh et leur pays, mais sans que personne ne sache plus ce qu’est leur nation ni ce qui la fonde.