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dimanche 20 septembre 2015

Le temps, le sacrifice et le sacré


Ce texte vient en réponse à une thèse d’Enrico Riboni, penseur athée, sur la violence du christianisme à travers l’histoire :

En tant que chrétien, je vais tenter de relever le défi d’y répondre.

Tout d’abord, je dois annoncer qu’il y a une chose que je ne ferai pas : celle de nier ou minimiser les crimes du christianisme.

Le texte ne mentionne d’ailleurs pas l’un des plus importants en nombre et en atrocité, celui commis par les conquistadors dans l’ensemble de l’Amérique du Sud, avec des actes relatés par Bartolomé de Las Casas qui sont pires encore que ceux perpétrés par Daesh.

Ce serait une excuse trop commode de nier que ces crimes sont attachés au christianisme, en prétendant que les conquistadors avaient de fait perdu leur chrétienté en les perpétrant, tout comme aujourd’hui certains musulmans prétendent que Daesh n’a aucun rapport avec l’Islam. Les actions des conquistadors étaient accomplies « ad majorem Dei gloriam » et tous estimaient agir en vertu et pour le bien de la chrétienté. Qu’ils aient fait passer leurs plus répugnants instincts sous ce manteau d’honorabilité, comme Daesh le fait aujourd’hui avec sa « théologie du viol », en dit long sur l’abjection atavique dont l’humanité est capable.


En dehors de la conquête de l’Amérique du Sud, les crimes commis au nom de la chrétienté furent très nombreux, parfois aussi atroces. L’on peut citer entre autres la sinistre croisade des pastoureaux, dans les sommets de l’antisémitisme chrétien.

Ceci fait figurer, comme le souligne le texte, les crimes de la chrétienté sur le podium de l’horreur, aux côtés de Hitler et de Staline. Si l’Islam actuel engrange des actes criminels comparables et semble en bonne place pour rejoindre ce « panthéon de l’horreur », le christianisme avait pris en deux millénaires, si l’on peut dire, une longueur d’avance.

Vis-à-vis d’un débat très actuel concernant l’Islam, les crimes du christianisme montrent que « religion d’amour » ou pas, se prétendre tel ne garantit en rien que les croyants ne commettront pas d’atrocités. C’est donc en vain que certains cherchent fiévreusement dans le Coran si ce sont les messages guerriers ou les messages de paix et d’amour qui l’emportent : le christianisme a pu être édifié sur des textes appelant essentiellement au pacifisme et à l’amour, cela ne l’a en rien empêché de commettre les pire crimes, a contrario exact de ses propres textes. La vérité d’une religion et de sa pratique ne réside pas nécessairement dans le contenu de ses écrits fondateurs.

L’article d’Enrico Riboni avance une explication : la déification du prophète du christianisme explique les accès de folie et d’intolérance dont cette religion s’est rendue coupable. Aucune autre n’a conféré la nature divine à son envoyé, ce qui est effectivement une forme d’absolutisme, avec tous les dangers de dérapage qui y sont associés. Ceci aurait conduit les chrétiens à une forme inédite de « culte de la personnalité », à une adoration passionnelle similaire à celle des membres d’une secte, qui expliquerait leur violence.

Comme toute thèse historique et philosophique, il faut mesurer celle d’Enrico Riboni au nombre de faits dont elle rend compte lorsque l’on en déroule la logique, et au nombre de faits qui rentrent en contradiction avec son explication. Son mérite est de proposer une lecture convaincante de la violence chrétienne. En particulier, celle-ci prend une forme passionnelle, à la hauteur de la passion du Christ et de l’amour que les croyants vouent au Messie. Cet aspect est très certainement vrai, en tous les cas c’est en tant que chrétien que je l’admets.

L’hypothèse de Riboni rentre en revanche en contradiction avec d’autres faits.

En premier lieu, le christianisme a cessé d’être une religion violente depuis environ un siècle, sans avoir pourtant amoindri en quoi que ce soit la déité de son prophète. Le lien de cause à effet direct que trace Riboni entre la divinisation de Jésus-Christ et le fanatisme puis la violence des chrétiens est donc mis en défaut.

D’autre part, la violence passionnelle des chrétiens à l’encontre d’autres peuples n’a jamais fait l’unanimité en son sein, et il s’est toujours trouvé nombre de chrétiens pour la condamner voire prendre la défense des peuples opprimés. Ainsi dans les exemples pré-cités, l’existence d’un Bartolomé de Las Casas, qui n’était pas seul dans ce combat du clergé catholique, ou la répression implacable que les autorités chrétiennes exercèrent sur les pastoureaux, estimant qu’ils n’avaient plus rien de chrétien. 

Le clergé catholique fut partagé entre l’ignominie et la grandeur selon les individus, vis-à-vis du sort des juifs pendant la seconde guerre mondiale. Or, si l’on admettait l’argument de Riboni, une secte véritable agirait de façon beaucoup plus monolithique. Dans une secte, une écrasante majorité de croyants suit fanatiquement et comme un seul homme les directives du gourou. Même pendant ces périodes historiques d’intolérable violence, le christianisme n’a pas agi de la façon univoque que les fanatiques empruntent habituellement.

L’antisémitisme chrétien a reculé depuis le travail remarquable mené par Jean-Paul II, au point que l’antisémite catholique réactionnaire est devenu un specimen exotique rare, attirant plutôt la risée et les quolibets que l’inquiétude. On le sait, le danger vient maintenant de l’extrême gauche et de l’antisémitisme maquillé en « antisionisme », non de la vieille droite catholique.

Une « secte » ne brille généralement pas par sa créativité, le message extrêmement coercitif du gourou n’habituant pas à prendre soi-même l’habitude de s’exprimer. Michel-Ange ou Jean-Sébastien Bach, très habités par la foi chrétienne, démentent l’idée d’une secte de fanatiques butés et étroits.

Enfin, la foi chrétienne s’est parfois exprimée par une forme d’humanisme montrant qu’il n’y a pas fatalité à ce qu’elle tourne en passion destructrice : un Saint Vincent de Paul en a témoigné par son existence.

La déité du Christ est certainement un facteur d’absolutisme. Dire qu’elle pousse à un fanatisme aveugle et meurtrier dans tous les cas est historiquement faux. 

Aussi allons-nous proposer une autre interprétation du christianisme, en reprenant ce que nous croyons vrai dans l’analyse de Riboni - une violence compulsive qui provient d’un amour passionnel - mais rendant compte aussi bien de la violence intolérable de certains chrétiens que de l'admirable humanité de certains autres.

Il faut rendre aussi à tout auteur ce qu’on lui doit : dans la présentation du christianisme qui va suivre, le lecteur qui y est habitué reconnaîtra la pensée de René Girard, pour les nombreux emprunts que je vais lui faire.


Le christianisme possède une particularité que l’on ne rencontre dans aucune autre religion. Il s’agit de son attitude vis-à-vis de la notion de sacrifice rituel.

Les sacrifices rituels ont été pratiqués par les hommes de tous temps, et sous toutes les latitudes. Ils étaient généralement associés à un sens religieux, et remplissaient plusieurs fonctions : offrande, catharsis, preuve de loyauté et de fidélité envers la ou les divinités, de la part de la communauté humaine qui les pratiquait.

L’histoire de toutes les religions a cheminé dans un sens univoque et irréversible : celui de l’atténuation, de la mise à distance symbolique du sacrifice : les premiers sacrifices usaient d’êtres humains, puis d’animaux, enfin ceux-ci furent contenus dans un ordre encore plus symbolique par le sacrifice de temps, d’effort ou d’argent, qui n’impliquent plus de victime.

Le sacrifice joue en apparence les rôles que nous avons mentionnés. Sa véritable signification est beaucoup plus noire : il est la catharsis d’un travers ignoble et atavique de l’humanité, celui de trouver des boucs émissaires à toutes ses malversations.

L’homme est généralement doublement coupable. Tricheur, voleur, menteur, manipulateur, égoïste, il ne cesse de montrer ces belles qualités dans le jeu social. Mais il redouble sa faute au-delà de ce qu’il commet, en en faisant porter la responsabilité à d’autres, en se défaussant de ses engagements et en envoyant d’autres les prendre, en faisant apparaître comme fautifs de ses propres crimes ceux qui en sont les plus innocents.

Lorsqu’une société est arrivée à un point critique d’hypocrisie et de crimes, elle se trouve un bouc émissaire qui doit expier pour tous les autres. Ceci arrive fréquemment dans le jeu social. Dans des sociétés archaïques, cela peut se traduire encore par la mise à mort physique d’êtres humains. Dans nos sociétés, cela sera une « mort sociale », qui empêche l’acte de tuer mais qui peut n’être pas moins redoutable dans la destruction de l’individu : on se débrouillera, en entreprise, pour détruire la victime sacrificielle, d’une façon telle que cela peut, sur le long terme, affecter sa propre survie ou celle de sa famille.

Les sacrifices rituels religieux ont été inventés comme expression cathartique de ces pires aspects de l’homme. L’humanité est honteuse de ce qu’elle sait être sa vraie nature. Aussi, les religions ont elles mis de plus en plus de distance dans les sacrifices rituels, comme si elles souhaitaient contenir dans un périmètre de sécurité les pires instincts de l’homme, tout en reconnaissant et rappelant régulièrement que ceux-ci existaient. Cette contention semble être de la plus grande sagesse. Devenir civilisé, c’est essayer de barrer nos instincts, de les refouler et de les sublimer par un passage au symbolique, afin de désamorcer leur sauvagerie.

Toutes les religions se sont donc engagées dans cette voie d’une mise à distance du sacrifice rituel, sauf pour quelques exceptions venant illustrer un autre sens, comme le sacrifice d’Abraham, qui apparaît d’autant plus choquant qu’il va à rebours de la contention historique. 

Toutes, absolument toutes les religions ont pris cette voie sage de la contention des instincts humains – y compris l’Islam – par une mise à distance de plus en plus symbolique des sacrifices rituels.

Toutes sauf une : le christianisme, qui a pris délibérément la voie passionnelle, déraisonnable, folle même de l’extrême violence humaine. Car la passion du Christ, c’est la mise en scène violente, sanglante, dans toute sa crudité, d’un sacrifice humain, tel qu’il se pratiquait des millénaires auparavant. Il faut que ce soit un innocent qui soit crucifié, pour faire comprendre qu’il ne s’agit pas de l’une des centaines de condamnations prononcées par les romains, mais d’un véritable sacrifice humain destiné à décharger la tension des fautes commises.

Pourquoi une telle violence, et pourquoi ce retour vers l’archaïsme ? Quel est le message chrétien, à travers les dernières heures de Jésus ? C’est un message extrêmement noir, adressé à toute l’humanité. L’Eternel prend la parole et dit à l’homme : Tu n’as pas fait une once de progrès. Tu prétends être plus civilisé, mieux éduqué, plus maître de tes passions. Mais tu es resté le même monstre. Dès que l’occasion s’en présente, tu fais resurgir la plus atroce et la plus abjecte des barbaries, qui vient faire craquer de toutes parts ton vernis civilisé. Tu n’as pas progressé d’un pouce contrairement à tout ce que tu prétends. Non seulement tu ne cesses d’intriguer, de piéger et de détruire tes frères, mais lorsque l’hypocrisie des sociétés que tu bâtis est à son comble et qu’elle atteint une tension insupportable, tu fais payer un pauvre innocent pour tous les autres, et tu repars comme si de rien n’était, la conscience blanchie par un crime qui n’a fait que la rendre plus noire.

Le premier message du christianisme est extrêmement noir et violent. Voir l’amour chrétien comme quelque chose de naïf et mièvre est un très grand contresens. L’amour chrétien ne se bâtit qu’à partir d’un constat extrêmement noir sur l’homme. D’où les nombreux passages évangéliques concernant la lâcheté, l’inconstance et l’égoïsme de l’homme la veille même de la crucifixion, et de la part de ceux qui sont les plus proches du Christ. 

Passé ce bilan, dont l’histoire nous fait penser qu’il montre une grande lucidité, le message chrétien va poursuivre par deux injonctions paradoxales, deux exhortations étonnantes compte tenu de ce qui vient d’être dit.

En premier lieu, le christianisme affirme que l’homme restera pour toujours dans la boue de ses défauts ataviques, qu’il y est condamné par sa nature même. Mais tout en disant cela, il affirme paradoxalement qu’il est possible à l’homme de s’en échapper. Ce message, c’est celui de la résurrection. La renaissance du Christ montre qu’il est possible de vaincre l’irréversible, de revenir à rebours de la pente qui entraîne l’homme inéluctablement vers la faute à chaque siècle. 

L’homme peut donc vaincre son atavisme, mais il ne peut le faire seul. Il ne peut gagner son salut et vaincre sa nature que par un élément – précisément – en dehors de sa nature, et de toute nature connue : la résurrection, qui est le retour sur ce qui semblait inéluctable. Il doit demander l’aide du Christ à travers la croyance en la résurrection, pour faire volte-face contre la pente qui l’entraînait une fois de plus vers ses vices, quelles que soient les précautions qu’il aurait prises pour s’en prémunir.

Le second message paradoxal, est qu’il va nous falloir malgré tout aimer ce monstre qu’est l’homme. Aimer l’homme n’a rien de mièvre ni de rose. Aimer l’homme, c’est l’aimer malgré tout, c’est l’aimer « quand même ». Comme l’on peut aimer certains enfants qui semblent irrécupérables et détestables, mais que la générosité de leur offrir indéfiniment une chance nous fait aimer.

Le christianisme relève d’une attitude très particulière de l’homme lorsqu’il a pris entièrement et pleinement conscience de sa propre monstruosité. Si l’on compare l’ego humain à une bête dévorante, implacable, les autres religions ont toutes tenté de contenir le monstre, de le tenir à distance et de le maîtriser comme les villageois pouvaient parfois contenir un monstre menaçant leur village à l’aide de longues piques. Le christianisme considère que le monstre de l'ego est si invincible que toute stratégie de contention est vouée à l’échec, et que la seule ressource restante est de se jeter droit dans sa gueule, pour une tentative désespérée de le pourfendre de l’intérieur !

Ainsi le christianisme jette-t-il violemment à la figure de l’homme la vérité sur sa propre nature. Ainsi refait-il surgir dans toute sa crudité la barbarie que l’on ne pratiquait plus depuis des millénaires : le sacrifice humain d’un bouc émissaire qui n’a rien fait. Il ne cherche pas à atténuer ou à amoindrir. Il dévoile à l’homme ce qu’il est, sans fard et le plus crûment possible.

A ceux qui seraient sceptiques sur une interprétation aussi sanglante et noire du christianisme, qu’ils réfléchissent à ce fait extraordinaire que la religion la plus pratiquée au monde célèbre toutes les semaines, comme sa principale cérémonie, une procession solennelle de ses fidèles qui marchent vers un autel pour manger de la chair et boire du sang ! La communion est devenue un fait culturel si souvent répété que plus personne ne revisite sa signification, à tel point que tout le monde trouve normale une cérémonie affirmant qu’elle va procéder à un repas consistant à dévorer la chair et à boire le sang d’un homme.

Quant aux chrétiens qui seraient tentés de voir dans la transsubstantiation elle-même un symbole, Jean-Paul II a rappelé qu’il fallait au contraire considérer que le vrai croyant absorbait de la chair réelle et buvait le sang réel du Christ (encyclique Ecclesia de Eucharistia). Le christianisme est la plus charnelle de toutes les religions, et qui plus est, ce trait est revendiqué et clamé. A quoi sert sinon, de croire en une religion incarnée ?

Cette vision du christianisme et de ce qu’est véritablement l’amour chrétien est bien plus éclairante que la thèse de Riboni. Elle rend compte de l’extrême violence dont la chrétienté a pu se rendre coupable : l’amour est une idée dangereuse, à très haut risque, menant à des passions incontrôlables parfois plus meurtrières que la haine. Nombre d’anciens considéraient - tel Epicure par exemple - que l’amour était une maladie et une affection grave, pour cette raison.

Le chrétien qui n’a pas saisi profondément ce que le christianisme lui dit sur sa propre nature pourra devenir un monstre, comme le furent les conquistadors et les pastoureaux. Tant qu’il rejette l’injonction chrétienne sur les autres et qu’il voit son message comme un amour de commisération qu’il serait censé dispenser, il sera pris par le retour de flamme de ses propres passions, et deviendra un tueur incontrôlable. 

Ce n’est que lorsqu’il comprend que c’est à lui-même que le message s’adresse, et à lui seul, qu’il fera resurgir le véritable christianisme, celui qui lui permettra de faire le bien autour de lui.


Si la religion n’était qu’affaire de recherche de sagesse, je me serais converti depuis longtemps au judaïsme ou au bouddhisme. Car le christianisme n’a ni la sagesse ni la connaissance clairvoyante et sociale du judaïsme. Il n’a pas non plus la maîtrise de soi et le rapport intime avec la nature du bouddhisme. Le christianisme n’a rien de tout cela, mais il est le seul à envoyer un bien étrange message, qui rend compte de façon lucide de l’ignominie monstrueuse qu’est l’homme, sans chercher à l’amortir ou à l’atténuer. Je suis chrétien car j’aime que l’on dise à l’homme ses quatre vérités, en allant jusqu’au bout du chemin et en reprenant la parole du poète : « désespérément … la vie ». 

Chaque religion est un pari sur l'homme, sur ce qu'est l'homme et sur ce qui lui convient. Pour chaque religion, le pari est extrêmement différent : je n'aime pas la mélasse oecuménique. Mais pourquoi ne respecterions nous pas une croyance radicalement différente de la nôtre, à partir du moment où celle-ci n'a rien de condamnable quant à la vie des hommes ?

1 commentaire:

  1. • Autre cas d'absolutisme: pour expliquer le traitement (d'abord) différent du royaume du Sud (non encore vaincu) et du royaume du Nord (éliminé par les Babyloniens), les Juifs (du royaume du Sud) sont passés de l'henothéisme (un dieu par peuple, et si mon peuple est battu c'est que le dieu de l'adversaire était le plus fort) au monothéisme (un seul dieu pour toute l'humanité, et si mon peuple est battu c'est que Dieu s'est servi de l'adversaire pour nous punir de nos péchés).
    • «Voici le corps véritable de Jésus-Christ», «Voici le sang véritable de Jésus-Christ», dit le prêtre. Comment se fait-il que le «corps véritable» ait un goût de pain sans levain et don de viande crue, le «sang véritable» un goût de vin (et souvent un aspect de vin blanc) et non de sang humain? Le prêtre aurait-il été en état de péché mortel au moment de bénir les hosties et le vin de messe, rendant ainsi sa bénédiction nulle et non avenue?

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