Comment le mérite
véritable a été remplacé par son imposture et porte des hommes médiocres aux
postes de décision – Une nouvelle organisation de la société et de l’économie
pour y remédier – Une certaine idée de l’homme
Cet
article résume l’analyse et le projet de société de l’ouvrage
« L’orque », de Marc Rameaux
« L’ego
est en raison inverse de la personnalité »
Vladimir Jankélévitch
Le monde économique moderne soulève des
inquiétudes croissantes, qui ont déjà fait l’objet de plusieurs ouvrages.
Nombreuses sont les critiques qui en ont dénoncé la dureté, l’extrême rapidité,
parfois la violence psychologique.
L’évolution vers un monde de plus en plus
compétitif et globalisé, ou bien la remise en question de l’économie de marché
elle-même, sont les critiques les plus fréquemment invoquées, accompagnées de
solutions diverses selon les tendances politiques des auteurs.
Mais si le problème n’était pas là ? Nombreux
pensent que l’économie et le monde de l’entreprise sont restés à peu près les
mêmes, mais en plus dur, plus rapide, plus complexe. Le malaise que nous
ressentons provient de beaucoup plus loin.
Le fonctionnement des entreprises a
profondément changé depuis une quarantaine d’années, selon une tendance qui
s’est renforcée progressivement, produisant maintenant des impacts décisifs non
seulement sur le monde économique mais sur toute la société, jusqu’à notre
conception même de l’homme.
De façon inconsciente, une certaine idée
de l’homme s’est substituée à une autre, avec des conséquences très néfastes,
qui expliquent à la fois la violence psychologique et l’impasse économique dans
laquelle nous nous trouvons.
Il ne s’agit pas de philosophie abstraite.
Cette évolution a eu des conséquences très pratiques sur le fonctionnement de
l’entreprise, qu’il faut avoir vécu de l’intérieur pour en comprendre les
ressorts. Elles sont à ce point concrètes qu’elles relèvent de la sociologie
des organisations et du cours pratique de management.
Cette évolution peut se résumer
simplement : le système méritocratique se trouve maintenant inversé,
jusqu’à permettre à ce que l’humanité a de pire d’accéder aux postes de
décision et de commandement.
Une brèche s’est ouverte dans le système
de la méritocratie, permettant d’opérer un véritable vol du mérite d’autrui.
Certains passent l’essentiel de leur temps à récupérer le travail et
l’initiative d’hommes bien meilleurs qu’eux. En consacrant toute son énergie à
cette « activité », plutôt que de travailler avec compétence et
produire de la valeur, il est maintenant possible de jouer un jeu gagnant.
Un véritable détournement du mérite est à
l’œuvre, aboutissant à une anti-sélection des responsables économiques vers les
plus médiocres, transformant la méritocratie en une répugnante caricature
inversée de ce qu’elle devrait être.
Toute théorie du complot est
écartée : le simplisme ou la démagogie ne sont pas de mise. Cette
évolution s’explique par des mécanismes d’auto-organisation issus des sciences
cognitives. La question n’est pas « qui tire les ficelles ? »
mais « à quel jeu joue-t-on ? ». Si la règle du jeu est
pervertie, des hommes de peu s’y engouffreront sans même d’ailleurs qu’ils le
sachent vraiment, les emportant eux aussi dans l’abîme avec l’ensemble de la
société.
Ce mouvement a touché principalement les
grandes entreprises. Pour des raisons que l’ouvrage explique, les petites
entités indépendantes ont été épargnées, et restent le refuge de ceux qui
attendent une juste reconnaissance de leurs capacités.
L’orque est le récit et l’explication de
cette évolution, faite insensiblement mais invinciblement.
L’orque est aussi un ouvrage de combat,
afin d’organiser la défense contre ce danger et les impacts humains graves
qu’il engendre : une contre-organisation de la société est bâtie et
développée.
Pourquoi cette référence au plus grand des
delphinidaes, comme titre de l’ouvrage ?
Parce qu’une phraséologie à la violence
sourde a envahi les entreprises, s’appuyant sur de nombreuses justifications
soi-disant naturalistes pour asseoir son autorité.
Les « mâles dominants »,
« tueurs » et « prédateurs » sont apparus, afin d’intimider
et d’effrayer les plus faibles, afin également d’obtenir une résignation et une
soumission au nouvel ordre, en le faisant croire inscrit dans l’ordre naturel.
Naturellement de tels termes ne sont pas employés directement, mais enrobés
dans un double discours dont chacun sait ce qu’il signifie, au cours duquel ces
mots crus échappent parfois. Ou bien constamment dans des dialogues privés
entre « gens de bonne compagnie ».
Au passage, cette vision a fait reculer de
plusieurs siècles ce que la civilisation et la liberté avaient permis de
construire, comme modèle d’un homme de valeur. Egalement, la condition de la
femme a reculé brutalement dans nos sociétés du fait de cette mentalité, depuis
maintenant plus de 30 ans comme d’autres ouvrages l’ont déjà relevé.
L’orque est l’antidote lumineux de ce
sinistre bestiaire. Afin de contrer le néo-darwinisme des arriérés qui
s’emparent des postes de décision, nous rétablissons d’authentiques références
éthologiques, montrant que la vraie compréhension du darwinisme dépasse
largement les rêves de domination servile de quelques-uns.
L’orque est un animal extrêmement
sensible, accompli dans tous les sens du terme, vivant au sein d’une
organisation sociale très élaborée, souvent plus sage que celle de l’ordre
humain.
Mais c’est aussi le tigre des mers,
capable d’éventrer un requin blanc de 4 mètres sans coup férir, si la nécessité
se présente. Les requins du monde économique et politique sont prévenus. Notre
défense est plus que féroce : elle ne prône bien sûr aucune violence
physique, mais engage une lutte psychologique et économique inédite et sans
merci, montrant la véritable nature lâche des « prédateurs ». Le
livre détaille comment mettre en place ce combat.
Aux caïds sont opposés des samouraïs,
recrutés parmi les éléments les plus capables et les plus énergiques du monde
économique. La civilisation ne se défend pas par des bons sentiments ou des
suppliques, mais par les plus hautes vertus guerrières.
Il y a urgence à cet engagement. Le
cynisme et la dépravation des castes dirigeantes atteint de tels seuils qu’il
ne s’agit plus seulement de lutter contre des conditions pénibles du travail en
entreprise. Des violences extrêmes sont perpétrées, derrière un discours feutré
et en apparence raisonnable, masquant les plus bas instincts.
La violence directe et physique de nos
sociétés en résulte : l’exemple venant d’en haut, la voyoucratie en col
blanc devient le modèle des caïds de banlieue. L’exemple de gains faciles et
sans aucun mérite ne vient pas de ces classes déshéritées : ce sont d’autres
« dealers » bien plus néfastes mais propres en apparence, qui leur
ont montré la voie.
Il y a menace grave sur la civilisation,
menace à laquelle des hommes libres et déterminés doivent répondre. « L’orque »
révèle la mécanique de l’usurpation dans ses moindres détails, et sans aucune
concession. Il prépare également une riposte s’appuyant sur ceux qui se sont
toujours distingués dans l’indépendance et la création de valeur.
Je découvre ce blog.
RépondreSupprimerA priori intéressant