Où êtes-vous ? Qu’êtes-vous devenus Nizar, Rachid, Kaïna, Tarek, Nabila,
Tolba ?
Quel a été votre destin ? Qui avez-vous écouté ? Qui écoutez-vous
encore ? J’ai honte de me poser une telle question mes amis. Honte de ne plus
vous faire confiance, de douter, de me demander si vous n’avez pas failli.
Pas vous, ce n’est pas possible. Mais tant d’allemands avaient déchu à
l’époque, même parmi les meilleurs. Avaient cédé au mélange du ressentiment, de
l’aigreur et de la trouille qu’ils paraient des couleurs de l’héroïsme, en se
soumettant à leurs nouveaux maîtres.
Si seulement ceux qui baissent les yeux, ceux qui se perdent dans une
colère et une haine qui ne fait que masquer la honte de leurs origines
pouvaient te voir. Si seulement ils savaient qu’ils n’ont rien à prouver,
qu’ils n’ont pas à se justifier de leur lignée, qu’il leur suffirait de
retrouver le sentier perdu de la connaissance qui était voie royale pour leurs
ancêtres. S’ils voyaient combien ils retrouveraient la véritable force, combien
leur rage n’est que pauvreté débile, violence des minables.
Tu n’as pas, n’est-ce pas, obscurci ton intelligence ? Pas toi. Tu
n’as pu ainsi la renier ? Tu sais quelle est la voie droite, que seule la
lutte avec le vrai rend fort.
Rachid, j’avais détecté ton grand talent dans l’activité frénétique du
monde de l’entreprise. Tu avais cette détermination et cette rigueur froide
dans l’action, en même temps que tu savais conduire les hommes, tantôt
chaleureux et diplomate, tantôt ferme et dur quand venait le temps de se faire
respecter.
Tu étais dans une de ces sociétés de service qui sont si souvent une honte,
organisées pour que des hommes très médiocres et vils exploitent bien meilleurs
qu’eux. Et comme beaucoup de tes frères tu y étais, car il faut bien le dire
une discrimination muette vous frappait. Aussi vous retrouviez vous si nombreux
à ces endroits où seule l’agilité intellectuelle et l’esprit de décision
comptent, mais sont exploités sans plus de valeur que la force d’un mulet.
Je t’ai tiré de leurs griffes, pour te faire venir dans un des fleurons de
l’industrie française, dans mon monde. Car si ceux que nous accueillons jouent
le jeu, font tout ce qu’il faut pour s’intégrer, et que nous leur barrons
l’accès, quelle conséquence implacablement logique en découlera-t-elle ?
Ne ferions-nous pas de même dans la même situation ?
Puis tu as choisi de monter ta société. Qu’es-tu devenu ? Tu es
toujours cet homme qui bâtit des passerelles n’est-ce pas ? Pourvu qu’un
échec ne t’ait pas précipité dans d’autres griffes, celles des fondamentalistes,
si ressemblants finalement à ces petits hommes pressés de l’exploitation du
talent d’autrui, bien qu’ils prétendent en être les adversaires, car
manipulateurs, vicieux, narcissiques.
Kaïna, tu étais toi aussi dans ce monde des sociétés de service, mais une
femme de valeur t’avait prise sous son aile, avait le souci de te faire
construire un cœur de métier, non d’exploiter brutalement tes capacités pour te
jeter ensuite. Tu étais jeune et maladroite, tu appliquais avec trop de
formalité ces méthodologies qui croient codifier l’esprit d’entreprendre. Mais
tu promettais tant.
Ta protectrice le savait et le faisait savoir. Et je
percevais ces futurs, derrière ta fragilité. Je prie pour que celle-ci ne soit
pas devenue faille. Que les serpents d’aujourd’hui, si prompts à détecter les
brisures de l’être, ne se soient pas engouffrés dedans pour te posséder. Car
ils les repèrent comme le requin renifle le sang à plusieurs kilomètres, comme
leurs prédécesseurs à la croix gammée savaient le faire, se nourrissaient des
blessures des autres pour les avilir, leur seul talent pervers.
Tarek, tu n’as pu quant à toi trébucher ? D’un caractère si fort, ne
t’en laissant jamais compter par qui que ce soit, dominateur même, capitaine de
notre équipe d’échecs et implacable au jeu des rois, nous ayant emmenés jusqu’à
la première place, devant toutes les universités et toutes les autres grandes
écoles. Nous avions partagé le triomphe dont tu étais le pilote, ramenant la
coupe dans notre repaire.
Je le sais, plus tard tu es devenu trader, tu es parti aux Etats-Unis, ton
intelligence qui frappait comme la foudre t’avait ouvert cette voie, que je
n’aime pas parce qu’elle ne produit rien. Mais bien compréhensible, l’appât est
si tentant, surtout avec les capacités qui sont les tiennes.
Tu avais été embauché sur une partie d’échecs d’ailleurs, le recruteur
avait vu ton classement et lui-même bon joueur a voulu te tester séance
tenante, dans l’arène sans merci des 64 cases, en « blitz », 5
minutes chacun, éclair contre éclair. Tu l’as massacré, cette histoire est
devenue une légende dans notre école. Et ces victoires face à celui qui devait
t’évaluer t’ont ouvert les portes de la haute finance.
Tu as réussi, selon les critères de notre société. Puis, je l’ai appris
plus tard, tu es revenu en France, a connu aussi des brisures, un divorce, la
sensation de vide. Tu as travaillé pour le domaine humanitaire, tu étais
conscient que ton ancien métier, si valorisé socialement, n'était que factice. Tu as
voulu retrouver un sens.
J’espère de tout cœur que tu n’es pas tombé dans celui
des marchands de sens, de ceux qui ont fait un commerce des aspirations
spirituelles. Ta force de caractère peut aussi être une faiblesse, car ces
hyènes savent bien détourner les qualités humaines, flatter, tromper les
meilleurs, pervertir. Ton retour vers les sentiers du sens était très louable,
pourvu que cela n’en soit pas vers ses contrefaçons, vers les faux-monnayeurs
de la recherche du vrai.
Nabila, je ne peux imaginer qu’ils aient pu te piéger. Battante, éclatante,
maintenant à Londres, parmi ces fins esprits qui analysent tous les chemins
pris sur le Web afin d’améliorer les sites, tu fais œuvre utile et tu es dans
le pouls du monde. A 23 ans tu avais déjà écrit ton livre de management, et ta
présence et ta capacité d’entreprendre éclataient à l’œil nu, te faisaient
apprécier partout où tu passais. Tu fus un temps capturée par ces mêmes vils
exploiteurs qui emprisonnaient Rachid. Mais tu étais trop rayonnante pour leur
laisser une prise bien longtemps. Tu as rejoint maintenant les meilleurs
renifleurs du Web.
Dans la vie, combien ceux qui chutent devraient te voir et prendre exemple.
Fidèle musulmane, cela ne t’empêchait nullement de militer au sein d’une
association « j’aime la France », et d’œuvrer à des « think
tanks » d’innovation. En prenant un café ensemble un jour, tu m’annonçais
que tu te préparais à rentrer dans le mois du Ramadan, tout en agitant cette
splendide chevelure lâchée que tout le monde remarquait.
Si le poète a dit que
la femme était l’avenir de l’homme, il n’y a pas de domaine où cela est plus
vrai aujourd’hui que dans celui de l’Islam. Si l’Islam est un jour sauvé, il le
sera par ses femmes. Et toi Nabila, tu montrais à tous comment. Que jamais les
hyènes ne s’attaquent à toi : leur haine des femmes et la relation
pervertie qu’ils entretiennent avec elles proviennent de leur peur et de leur
jalousie vis-à-vis de celles qui ont ton éclat.
Tolba, tu parlais à peine le français lorsque je t’ai connu dans notre
pays. Mais tu exprimais ta valeur différemment. Tu étais frère de combat :
le kimono rapproche les hommes, ils partagent souffrance, défi, peur,
enthousiasme, respect. Dans cette école de la vie tu te montrais respectueux,
attentif, acharné au travail. Et tu es devenu l’un des meilleurs d’entre nous.
Toi aussi tu fus ceinturé de noir, et aussi vite que l’apprentissage le
permet. Car tu ne ménageais vraiment pas ta peine. Tu t’imposais l’entraînement
d’un extrême oriental, plusieurs heures par jour, week-end compris, tu étais
assidu à tous les stages, voulais comprendre chaque détail et chaque geste. Et
tu devins un formidable combattant.
Tu étais très pieux : la facilité ferait craindre que tu te sois
laissé entraîner parmi les premiers. Je ne le sais pas, mais j’ai un grand
espoir que je garde toujours pour toi. Que tu aies suivi plus que jamais la
voie du guerrier, la véritable. Car elle est un très bon contre-poison à
l’encontre du djihadisme. Oui, je sais, cela peut paraître très surprenant.
Mais combien de tes frères n’ai-je pas vu qui revêtirent le kimono, et qui
firent, grâce à cela, une grande sagesse de leur foi musulmane ?
Oui le texte est guerrier, appelle au combat. Mais quelle discipline mieux
que les arts martiaux montre-t-elle ce qu’il est possible d’en faire ? Que
la logique de la violence et du combat n’est en rien simpliste, qu’elle ne peut
se comprendre par quelques messages niais. Que le formidable Al-Sissi est là,
existe et est possible. Je souhaite de tout cœur que toi aussi tu sois devenu
un exemple.
Montre à ces minables où se trouve le vrai courage. Fais leur voir que s’ils
critiquent la dépravation de l’occident, ils sont – et en bien pire - des porcs
décadents. Que Saladin leur aurait craché au visage de mépris. Qu’il faut
savoir se montrer digne de l’enseignement des arts martiaux, ne jamais toucher
à un enfant, à un innocent.
Où es-tu formidable combattant ? Que nombreux de tes semblables se
regroupent et aillent casser la figure aux salafistes, sans même chercher à
discuter, sans rentrer dans leur logique perverse. Cassez-les, brisez leur les
reins, les articulations, les tendons. Où êtes-vous, tous ceux que j’ai vus au
dojo, si nombreux parmi les frères de Tolba ? Montrez-leur ce qu’est
l’esprit guerrier, massacrez ceux qui jouent les caïds dans les mosquées, par
leur enseignement dévoyé.
Où êtes-vous, compagnons qui apportiez le vent et l’intensité du désert, sa
sagesse aussi ? Je ne vous entends jamais. Du désert, je n’ai plus que le
silence. Car il faut que vous agissiez, que vous parliez. Etes-vous terrifiés ?
Pourtant vous n’êtes pas des lâches, je le sais.
Car il faut s’armer. Le point de non-retour est en train d’être franchi. Celui
de la clique des minables qui n’auraient jamais dû parvenir au pouvoir
entraînant dans leur sillage tout le peuple allemand, au début réticent, petit
à petit se laissant séduire, rêvant de gloriole et de vengeance, flatté dans ce
qu’il avait de plus mauvais.
Il fut un temps où les responsabilités pouvaient encore être partagées. Où
l’on pouvait encore parler de circonstances atténuantes. Dire que l’Islam n’est
pas responsable de l’islamisme est faux. Mais dire que les travers du monde
occidental tel qu’il est devenu, son culte de l’individualisme et de l’arrivisme
hypocrite n’y sont pour rien laisse aussi un goût de mensonge.
Mais ce temps de la part des choses est révolu. Car le monstre grossit,
entretient sa vie propre, et est maintenant pleinement et intégralement
responsable de tous ses actes. Il se repaît et se vautre dans toutes ses
excuses faciles, dans toutes ses justifications qui ignorent les faits
contraires évidents, et vont même jusqu’à le renforcer. A ce stade, il n’est
plus qu’un monde répugnant et autarcique, et doit être tenu pour responsable de
tout, sans aucune atténuation.
Ironie : ceux qui parlent sans cesse de complot, ceux qui ne voient
pas que la haine des juifs est le fait des minables et des aigris, ne se
rendent pas compte que c’est en leur sein que le seul complot réel est en train
de se mettre en place. Un Goebbels, un Goering, un Himmler sont déjà en action,
dans leur version islamiste.
Goebbels fait beaucoup parler de lui en ce moment. Il est connu pour sa
langue fourchue, son triple discours, sa séduction mielleuse, même si elle ne
trompe plus grand monde. Les collabos sont également bien présents. Leur chef
de file arbore une moustache fournie et rassurante, enrobe ses rêves criminels
et antisémites de paroles doucereuses et prétendument humanistes. Oh, tout
comme un Brasillach, il sait faire passer son cloaque mental pour un point de
vue convenable et de bonne composition.
La tripotée des munichois et des lâches est également présente à l’appel,
sous la forme de la plupart de nos dirigeants politiques, animés par ce mélange
si caractéristique d’arrivisme et de trouille, de flatterie clientéliste et d’obséquiosité.
Leurs seuls accents de fermeté, ils les réservent contre ceux qui osent élever
la voix contre leurs nouveaux maîtres, dont ils anticipent déjà les désirs :
ne plus parler de Charles Martel, nommer vacances de Printemps les vacances de
Pâques, ne plus enseigner la Shoah, ne pas nommer les criminels et ne pas
nommer les victimes quand des salopards réduisent en bouillie des enfants qui
jouaient à la balançoire, pour le seul malheur d’être chrétiens. Et l’on parle
de durcissement de procédure, quand l’évidence de la seule action possible est
la peine de mort, la destruction totale de l’ennemi.
Enfin, la chair à canon est prête, et déjà largement utilisée. Ces rebelles
de pacotille, ces traînards et désoeuvrés de banlieues, se trouvant toutes les
excuses, tous les dénis de responsabilité, pour ne pas voir leur échec
scolaire, leur paresse satisfaite, leur goût pour l’argent facile et le
clinquant, qu’ils viennent blanchir aux spiritualités frelatées, aux puretés
recouvrant un tas d’immondices. Et derrière eux, ceux qui devraient les
redresser et les recadrer, ne font plus que les flatter et s’abaisser devant eux.
Comme tous les lâches qui ne savent plus remettre à sa place un adolescent
capricieux.
Bref, tout le décor est en place, toutes les conditions réunies. Il ne
manque plus, finalement, qu’un Hitler pour que la poudrière prenne feu.
Le cap ultime, celui du combat, est en train d’être franchi. Et sa loi,
vous la connaissez, toi Tolba particulièrement. Je ferai taire mon
intelligence, je couperai toute délibération, toute question, toute réponse. Quand
l’hoplite rabat son casque, ajuste et fixe fermement son nasal, il entre dans
cet état si particulier. Où chaque sens est en éveil, où l’on entend lentement
sa propre respiration. Où la pensée est chassée, où seule la détermination
implacable compte. Tuer. Et sentir calmement, sans passion, que l’on peut être
tué.
Je le ferai et nombreux sont ceux qui feront de même. Des hommes d’un autre
bois que ceux qui prétendent incarner l’occident. Et nous ne ferons plus de
détail : il faut penser à l’éthique avant de rentrer en combat, car une
fois dans cet étrange état, il n’y a plus de question, plus de délibération
possible.
Où êtes-vous ? Vous devriez être là. Ni pour protester, ni pour
justifier, ni pour discuter. Pour les combattre à mort, sans un mot, sans une
explication. Et je vous suivrai, et nombreux sont ceux qui vous suivront, du
camp occidental. Et nous combattrons en frères, pour que vous aussi soyez
libérés d’eux. Revenez.
Si vous avez aimé cet article, retrouvez la communauté de l'Orque pour de plus amples échanges et pour un nouveau projet de société : La communauté de l'Orque
Si vous avez aimé cet article, retrouvez la communauté de l'Orque pour de plus amples échanges et pour un nouveau projet de société : La communauté de l'Orque
Beaux texte.
RépondreSupprimer« …Perdre des amis est toujours de sa propre ou sale faute… Vous n’avez peut-être été que l’imaginaire de la vision de vous même, celle que vous avez de votre vouloir toujours imposer votre unique vérité… Simplement, ils ne vous aiment plus… Un épaulard a une réputation allant du protecteur d'âmes humaines à celle de tueur impitoyable, Ils ont eux la liberté de choisir...» Paul Delphin
pour rejoindre la communauté de l'orque, il semble qu'il faille s'inscrire à Facebook.
RépondreSupprimern'y a t'il pas d'autres moyens comme un simple blog ?
Stan
Bonjour Stan,
SupprimerJe maintiens à la fois "le troisième homme" comme blog et le groupe Facebook de l'Orque. Participer à l'un ou l'autre, c'est déjà contribuer à la communauté de l'Orque.
Marc
Bon parfait.
RépondreSupprimerje passe ici régulièrement et je ne vois pas beaucoup de mouvement. C'est vrai que vous écrivez des textes plutôt aboutis à partir desquels il est parfois difficile d'apporter
d'autres éléments.
Peut être pensez vous actuellement à quelque chose.
Stan
Lovely post thanks for posting.
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