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mardi 7 juin 2016

Je suis un sale con néo-réactionnaire et j'en suis fier


Si vous êtes un branlotin néo-libéral ne connaissant rien au vrai monde de l’entreprise, un militant du NPA luttant contre les méchants capitalistes et servant la soupe à Tariq Ramadan, un électeur convaincu par « Les Républicains » (je ris !) ou le « Parti socialiste » (je pleure de rire !) pensant que l’on peut encore raccommoder le contrat social dans ce pays sans mesure radicale, un militant du FN pensant que le renouveau viendra d’un mélange de vieux fond moisi d’OAS et de nouveaux arrivistes formés au marketing politique, ne lisez pas.


Si vous pensez que l’on ne doit pas écrire trop long ou trop complexe pour toucher le plus grand public possible, qu’il ne faut pas être élitiste, qu’il faut adapter les programmes scolaires aux réalités actuelles, que tradition et modernité sont opposées, ne lisez pas

Si vous êtes un justicier défendant une « noble cause », par exemple (rayez les mentions inutiles) :
  • Le monde libre et la société ouverte et mondiale (nécessairement guidée par les USA mais tant pis pour la contradiction) contre les méchants souverainistes repliés sur eux-mêmes
  •  Les lendemains qui chantent du communisme contre les hyènes capitalistes
  • La cause palestinienne contre le nouvel ordre mondial et l’oligarchie sioniste
  • La nation autoritariste débarrassée des démocraties libérales décadentes (mais auxquelles vous devez l’essentiel de vos libertés, tant pis pour la contradiction)
, ne lisez pas, je ne m’encombre pas de crétins.


Bien, après une telle introduction il restera tout au plus 0,1% de la population qui aura envie de me lire, les 99,9% restants pensant que je suis un sale con (néo-réactionnaire cela va sans dire).

Cela me va très bien. Je n’écris pas pour plaire, ni pour dire aux autres ce qu’ils ont envie d’entendre. Je veux faire l’inverse de tous nos politiques, je n’ai personne à flatter ni à séduire.

Si cela ne vous plaît pas ne lisez pas. Je ne prends pas mes lecteurs pour des imbéciles. Je ne crains pas d’être long, difficile d’accès, conceptuel, employant des distinctions qui ne tombent pas sous le sens, qui ne rejoignent pas des catégories rassurantes.


Je suis partisan de l’économie de marché, louant les entrepreneurs, mais considérant les néo-libéraux comme de petits crétins ne connaissant rien à la vie, souverainiste et arc-bouté sur l’universalité du genre humain, adversaire de l’emprise unilatérale des USA et résolument sioniste, pas de gauche mais promoteur d’un renouveau de l’autogestion, pas de droite mais fermement réactionnaire sur les questions d’éducation et de justice. Je brise toutes les catégories du confort mental mais estime être bien plus cohérent que les idéologies que je mets dehors.

Nous sommes coincés entre trois formes du crétinisme, à l’occasion agressives et violentes : les partisans sans tête de toujours plus de dérégulation et adorateurs de l’UE, les islamo-gauchistes prêts à n’importe quelle compromission et n’importe quelle terreur pourvu qu’elle fasse tomber le capitalisme, et l’extrême-droite qui passe son temps à se donner une allure moderne et nous convaincre qu’elle a changé.

Un point commun entre ces trois refuges de l’imbécilité : la certitude de détenir la vérité absolue et l’explication définitive de l’existence. Tout ce petit monde fait mine de s’affronter, mais leurs rôles respectifs leur conviennent finalement très bien. Chacun se sert des deux autres comme d’excellents idiots utiles. Ils se distribuent les rôles de dernier rempart de la Liberté, de l’Humanité ou de l’Identité, les postures d’ultime recours ou de soi-disant « résistance » sur chacun de ces thèmes étant finalement une bonne affaire pour eux : beaucoup d’idées, aucune réflexion.


Je ne mentionne pas le quatrième pôle, celui de la complaisance et de la lâcheté vis-à-vis des trois précédents, par un mélange d’impuissance et de calcul électoral. Le PS et « Les républicains » - j’ai du mal à rester tout à fait sérieux à l’énoncé de ces deux sigles – ne sont plus guère constitués que de cela. Ils encourageront à l’occasion les trois agitateurs, parfois leur emprunteront quelques morceaux de discours, l’important étant de conserver son siège. J’ai peu de choses à dire contre eux : ceux dont l’activité essentielle consiste à baisser leur culotte et à se faire réélire en attisant le pire n’appellent finalement que peu de lignes : ce paragraphe suffira.

Si vous pensez que je suis uniquement critique et que je ne propose rien ne lisez pas. Ayez au moins la curiosité de regarder un peu autour de ce que vous lisez, mon blog et mes livres sont là pour cela. Je suis fatigué de répéter sans cesse quelques messages qui me paraissent cohérents, mais c’est bien normal, je suis un sale con néo-réactionnaire :





Je me moque d’être populaire ou aimé, je veux seulement être exigeant envers mes lecteurs et j’attends d’eux la même franchise en retour. C’est la seule marque de respect véritable que je connaisse.

11 commentaires:

  1. je vous lis régulièrement et ça ressemble effectivement à une vraie colère.

    moi ça m'amuse plutôt (si peu que je ne me fasse pas trop insulter quand même) car il m'arrive d'intervenir sur de rares blogs, mais souvent pour défendre des idées alternatives (j'appelle ça comme ça). figurez vous que sur l'un je suis un gauchiste et sur l'autre un assimilé FN...

    et vous donc vous appelez ça être un "con néo réactionnaire"...je vais vite chercher ce que ça veut dire pour ne pas rester bouche bée ....

    Confucius disait "ce n'est pas facile"

    Stan

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    1. Bonjour Stan,

      Oui vous aurez compris le second degré de ce texte : dans un texte de colère, ce n'est plus le sens explicite qui compte, mais l'angoisse qui se trouve derrière qui est le message.

      Il y a toujours des raisons derrière le fait de maudire l'humanité entière, en prenant soin de s'inclure soi-même dans la prophétie de malheur !

      Ce texte part du constat que nous sommes coincés, entre des solutions extrêmes pour se sortir de notre situation et une apathie née de nos habitudes ou la préservation de ce qui reste de nos petits intérêts égoïstes, sur laquelle les partis "mainstream" jouent.

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    2. Marc Rameaux

      les sages disent que chaque individu est le monde, c'est à dire qu'il a en lui tout ce qu'il perçoit à l'extérieur, d'une manière plus ou moins prononcée, plus ou moins consciente mais qu'il a aussi la faculté de se transformer en espérant voir son entourage proche évoluer avec lui. "aide toi, le ciel t'aidera" en est une forme d'interprétation.

      Il me reste une forme d’espoir quand même (dans l’hypothèse où quelques allumés ne font pas tout péter), pourquoi ?
      A mon sens, les nouvelles technologies de l’information et la faculté que nous avons de connaitre chaque évènement, dans la seconde, d’un bout à l’autre de la terre, nous mènent vers une neurasthénie collective en nous laissant penser que nous devons être solidaires de toutes les catastrophes de ce monde. Mais rien n’est plus faux.

      Pour faire bref, je pense intimement qu’il est d’abord de notre devoir de vivre notre propre vie, telle qu’elle se présente et de faire profiter de notre présence notre entourage, c’est en cela que je rejoins vos démonstrations sur la notion de « communauté ». Ca fait égoïste à le dire comme ça, mais en réalité c’est tout l’inverse de ce qu’on nous martèle chaque jour., l’ouverture aux autres, c’est de vivre pleinement ce que nous sommes, par nature, par apprentissage, par environnement originel… (intello, maçon, musicien…….) auprès des gens que nous rencontrons dans notre réalité.

      On peut toujours discuter du sexe des anges, mais, par exemple, si mon destin avait été d’être le président d’un pays comme la France, j’aurais eu à m’occuper de ses 67 millions d’hab. ce qui n’est pas le cas ; si mon destin était de vivre la guerre, je ne serais pas ici…..etc…etc… De fait, la conscience par média interposé, que le monde terrestre c’est un mort par seconde, des séismes, des ….devient rapidement insupportable à n’importe quel individu dont le mental n’est pas prévu pour ça….d’où une neurasthénie collective, et une sensation d’impuissance qui provoque une colère collective..

      Je pourrais développer pour être plus explicite mais ça m’est plus facile à l’oral qu’à l’écrit et je ne veux pas non plus ennuyer avec ma syntaxe approximative.


      Stan

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    3. Entièrement d'accord Stan. Nous sommes chacun tout l'univers, mais énoncé d'une certaine façon et dans un certain ordre, selon une combinaison unique. C'est ce qui nous rend à la fois unique et universel.

      Leibniz n'est pas loin, ainsi qu'Aristote : nous sommes tous "finalisés" pour une ou quelques choses, à défaut d'avoir une "mission" sur cette terre. Le premier devoir d'un homme est de développer cette faculté propre et de l'étendre le plus loin possible.

      Effectivement, et vous l'avez bien compris, mes communautés libres visent en premier lieu à ce que chacun puisse retrouver le temps et l'opportunité de développer son talent propre. Le paradoxe du néo-libéralisme est qu'il n'a à la bouche que l'injonction de la réalisation de soi, mais qu'il en réduit chaque jour un peu plus la possibilité réelle.

      Le but premier des communautés de l'orque n'est donc pas collectiviste mais individuel, ce qui corrige le principal défaut des expériences communautaires, ayant trop souvent pêché par un communisme forcé de leurs membres. Par la suite, elles permettent de redéfinir des buts collectifs, solidarité et liberté allant toujours de pair.

      Marc

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    4. un coup de gueule pas piqué(e) des hannetons
      mais qui a le mérite d'un parler franc et assumé
      et qui pour moi met résolument en lumière
      la nécessité d'analyser et mettre en perspective
      les événements du monde d'aujourd'hui
      en cessant de prendre les gens pour des cons
      à force de les abreuver de discours simplistes
      mais au(x) con(s)-traire
      en leur faisant cons-fi(n)ancent
      à pouvoir/savoir apprécier
      une approche davantage nuancée
      et dès lors, par définition même, résolument complexe
      de ces réalités qui nous entourent
      de ces ambivalences qui nous habitent
      et de ces charniers du passé qui nous fantômatisent

      Que votre soirée soit...
      réflexive
      pensive
      assertive
      non passive
      intensive
      lessive! ;-)

      Flore Bellefontaine 15/6/16

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    5. Merci Flore pour ce commentaire original. Ce texte a parfois été très apprécié, parfois complètement incompris et voué aux insultes !

      Il semble que nombre de personnes n'ont pas encore fait la connaissance du second degré et que lorsqu'ils voient un auteur se portraiturer lui même en prophète fou maudissant l'humanité entière, ce n'est pas le sens immédiat qu'il faut comprendre.

      Bonne soirée,

      Marc

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    6. @Marc Rameaux. Merci pour ces billets d'une grande qualité. C'est devenu très rare de lire quelqu'un arrivant à formuler une critique cohérente de notre société sans tomber dans l'un des nombreux clivages idiots qui composent, structurent et animent notre paysage politique.

      @Stan, je pense être en accord avec vous sur le constat qu'avant de vouloir se prétendre "citoyen du monde" et vouloir s'apesentir sur toutes les catastrophes, encore faut-il arriver à être un véritable citoyen à l'échelle local, dans les différentes communautés auquel on appartient.
      La citation de Rousseau résume assez bien cette pensée :“Tel philosophe aime les Tartares, pour être dispensé d'aimer ses voisins” .
      Et en la comparant avec la logique "Je vais t'apprendre la démocratie(que tu sois d'accord ou pas)" de BHL et de nos "élites", on appreciera (pour la nème fois) le dévoiement du libéralisme originel par nos libéraux.

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  2. Bonjour Marc, Cela fait assez longtemps que je ne vous suivais plus du fait des errements subis de ma vie personnelle et j'ai été attiré par votre introduction qui porte un défi.Je n'aurai plus qu'un "ami" sur 100. Et bien, j'en fais toujours parti à moins que vous ne renvoyez l'électeur Républicain que je suis tout en adhérant à diverses conceptions que j'ai pu lire chez vous. Personnellement, je n'ai point trop trouvé d'écart ici par rapport à mon souvenir si ce n'est qu'il doit s'agir d'une véritable volonté de coup de balai. A bientôt...si vous le voulez bien?

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    1. Bonjour Jean-Michel, j'espère surtout que les soucis de votre privée finissent par s'arranger. Vous aurez deviné la part de provocation et de second degré de ce texte. Je ne vous reprocherai pas bien sûr un engagement politique, même si je ne crois plus en aucun d'entre eux. Ce texte est à prendre avant tout comme un cri de douleur et d'angoisse.

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  3. De toute façon à mon avis c'est fichu... notre "civilisation" est morte ou très proche de l'être...
    Un collapse géant va bientôt nous faire régresser de plusieurs décennies.

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    1. Vous avez bien saisi le sens de ce que je voulais faire passer André-Jacques : un cri d'angoisse menant à cette foucade et cette provocation d'envoyer promener l'humanité entière, sans oublier de m'y inclure.

      Oui, si je ne suis pas du tout complotiste je suis un décliniste assumé : la différence d'avec vous c'est que j'estime encore nos chances de survie à 20 - 30 %, tandis que si je vous ai bien compris, la messe est dite selon vous.

      Il y a des moments où je me dis que nous nous débattons en pure perte, et que tout ce que nous vivons en ce moment signifie seulement que notre temps est venu, qu'il n'y a plus rien à faire.

      Pour de multiples raisons que je détaille ailleurs dans ce blog, je pense qu'il y a de très fortes chances que ce soit simplement la reprise du flambeau de la civilisation par l'Asie, Chine en tête.

      Etre coincés entre des extrémismes qui veulent renverser la table de n'importe quelle façon et des clientélistes qui ne pensent qu'à sauver leur poste est un signe certain de décadence. Nous n'avons que peu de chances de nous en sortir.

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