Musashi

Une communauté fraternelle d'hommes libres et déterminés, en alternative aux pièges de la société moderne

Fondamentaux de la communauté : découvrez-les ici

mardi 29 décembre 2015

Les GAFA, paradoxes de l’économie de marché


Les GAFA, ces géants du digital actuellement tous américains, sont cités comme modèles de l’économie ouverte et loués ad libitum par les chantres de la mondialisation.

Au-delà des postures superficielles, l’observateur attentif remarquera que plus que jamais, il n’existe pas un seul mais plusieurs capitalismes, souvent contradictoires.

Les GAFA sont à ce titre de véritables paradoxes. Les thuriféraires du néo-libéralisme devraient y prendre garde, car ces sociétés pourraient s’avérer être les plus grands adversaires de leur idéologie creuse.

dimanche 20 décembre 2015

Blasphème Salvateur



Au nom de Dieu clément et miséricordieux.

Le croyant ne tue que pour sa seule défense immédiate, si sa vie est directement menacée ou s’il voit commettre un crime devant lui.

Que celui qui ne respecte pas cet ordre de Dieu soit voué aux enfers. Le feu de la Géhenne le consumera, sous le regard de Dieu qui y veillera.

Celui qui enfreint cet ordre et le fait au nom de Dieu commet le pire des crimes. Sa duplicité, son hypocrisie le vouent à Satan. Le châtiment qu’il vivra sera inexprimable, l’enfer qu’il connaîtra fera passer l’enfer qu’il croit connaitre pour un paradis.

De faux croyants tuent des innocents au nom d’Allah, commettent des crimes en Son nom, dans le temps qui est le vôtre.

Il est à présent un devoir sacré et inaliénable, pour tout croyant, de combattre et abattre ces faux croyants, implacablement. Ceci est le sixième pilier de la foi, comme les plus grandes mosquées comportent six minarets : abattre sans merci ceux qui commettent des crimes en se réclamant d’Allah, abomination des abominations, parjure des parjures, hypocrisie des esprits les plus vils.

mercredi 16 décembre 2015

L'écume des jours



Les commentaires fusent, tout comme les explications qui n’en sont pas. Celui qui s’acharne à analyser les autres à ce point est celui qui se fuit, qui a peur d’arriver à l’analyse de lui-même.

« L’électeur du FN » est devenu un animal de laboratoire. Rarement l’on a poussé la dissection d’une partie de la population à ce stade. Ses moindres ressorts sont examinés, ses colères passées au crible, jusqu’à sa psychologie et sa biographie intime, rien ne nous est épargné.

Mais « l’électeur du FN » existe-t-il ? Ou ne vient-il pas rejoindre l’écume des jours, celle qui nous hypnotise pour mieux nous cacher les raisons de fond ? Le verbiage sur les motivations des électeurs du FN est un sens qui se veut fort, en réalité tout aussi fantomatique et insaisissable que les convictions de convenance répétées à l’envi par les partis traditionnels.

lundi 30 novembre 2015

La poudre et la pierre


Tu t’es retrouvé à vendre de la poudre,

En voyant le jeu des riches et de la triche,

Tu cherches à te faire passer pour un foudre,

Mais le même os te fait venir à la niche.

vendredi 27 novembre 2015

Faire renaître la chevalerie


Il faut recréer du sens dans nos sociétés dont les seuls buts ne sont plus que l’avidité égoïste ou les mirages dévoyés du fondamentalisme. Le temps est venu de faire renaître la chevalerie.

mercredi 25 novembre 2015

Justice et civilisation


Le bombardier russe Su-24 abattu par deux F-16 turcs est un incident sérieux nous dit-on. Notre époque est bien celle de la perte de sens, de l’incapacité à comprendre la valeur des choses. Car cet événement n’est pas « sérieux », ni même grave, il est gravissime.

A-t-on vraiment compris ce qui se jouait ici ? A-t-on mesuré ce que nous sommes en train de perdre ?

Il ne s’agit pas d’un incident de guerre, d’une rivalité et d’une tension entre deux puissances. Il ne s’agit pas même d’un conflit d’intérêt géopolitique, déjà grave en soi.

Il s’agit de la survie de la notion de justice dans nos sociétés modernes, qui se targuent de l’incarner et sont de moins en moins légitimes à le faire. Avec ce qu’il vient de se passer, faute de corriger très rapidement l’erreur commise, notre légitimité à parler le langage du droit sera définitivement perdue.

samedi 14 novembre 2015

Bifurcation


C’est à présent confirmé : nous sommes en situation de survie. Nous rentrons dans ces phases très particulières de l’histoire où l’irréversible fait sentir sa pression sourde, où nous savons que chacune de nos décisions nous fera franchir un point de non-retour.

Beaucoup sont désorientés. Par quel combat faut-il commencer ? La précarité, la violence extrême, semblent venir de deux sources totalement différentes. Le terrain économique et social d’une part, n’est plus celui des problèmes simplement complexes ou préoccupants, mais celui des vies détruites, ravagées.

vendredi 13 novembre 2015

Désirs mimétiques



A la mémoire de René Girard.


Je convoite un objet. Et mon prochain le convoite à son tour, pour la seule raison qu’il est l’objet de mon désir.

Même si quelques secondes auparavant cet objet lui était totalement indifférent, mon propre désir sème la confusion dans la palette des siens, jusqu’à lui faire convoiter à son tour sans limite : il devient vital pour lui que je ne possède pas l’objet convoité, car il s’agit à présent d’une question d’amour-propre.

mercredi 28 octobre 2015

Master Class en management


Jeune ambitieux écoute moi. Apprends la leçon d’un maître en la matière. Je vais t’enseigner les recettes du succès dans notre monde post-moderne, qui te mèneront infailliblement aux plus hautes fonctions.

Car seul le poste compte, nullement la responsabilité censée l’accompagner. Détache-toi totalement de ces notions surannées que sont la responsabilité et le devoir. Fais les endosser par d’autres, tant qu’il y aura encore des hommes assez bêtes pour y croire.

En revanche, donne toutes les apparences de la responsabilité, d’autant plus que tu n’y auras pas pris la moindre part, et tu capteras ainsi le fruit de l’effort et de l’engagement des autres.

Retiens bien, dès à présent, la leçon qui va suivre.

lundi 12 octobre 2015

Les eaux mêlées


Epilogue sur « l’affaire Morano ».

Les races n’existent pas au sein de l’humanité, pour une raison bien antérieure aux justifications biologiques, statistiques ou ethniques que l’on peut avancer. Les races n’existent pas au sein de l’humanité, parce qu’au commencement était le Verbe. Et ceci n’est pas une justification religieuse, mais biologique, sur un thème que les sciences du vivant ont formidablement développé, tout en confirmant la parole de Jean l’évangéliste.

Le vivant est ce qui fait de la matière un instrument au service de l’information et de la signification. Jacques Monod avait fait la brillante première synthèse de cette vision dans « Le hasard et la nécessité ». Les progrès de la biologie, les notions de clés chimiques et les stratégies d’encodage du vivant montrent que le complexe biochimique dont nous sommes formés n’a pour seul but que d’assurer des chaînes d’information et de signification. Le corps se fait langage. Si l’idée n’est pas nouvelle, et fait partie des intuitions premières d’Aristote, nul autre que Monod ne l’avait affirmé aussi clairement.

Notre chair n’est qu’une encre servant à tracer des signes, dans laquelle la plume des significations vient puiser pour écrire ses messages. Qu’importe la couleur de l’encre : qui serait assez stupide pour prétendre que le sens d’un texte dépend de la couleur des lettres qui ont servi à le tracer ?

mardi 6 octobre 2015

Orchard tea gardens



C’est un lieu un peu perdu, discret, chaleureux, avec un goût de conversation s’éternisant sur la fin de l’après-midi, invitant à garder ses amis à dîner.

On y accède en sortant de la ferveur universitaire de Cambridge, en flânant le long du Cam, à travers les prairies du Grantchester. Volontairement, il n’est pas bien indiqué. Il faut accepter de prendre son temps pour découvrir l’endroit où il se cache et pour commencer à en connaître l’histoire.

Une simple auberge en bois et un verger hors du temps débordant de pommiers, posés sur le gazon anglais invitant aux rêveries d’Alice… les étudiants britanniques ont toujours eu le génie de concilier la plus haute civilisation avec les escapades les plus sauvages de l’imagination.

mardi 29 septembre 2015

Vous avez dit subversif ?


La subversion ne consiste pas à mettre les rieurs de son côté, car les rieurs sont bien souvent les repus et les puissants. Auquel cas le rire devient une forme de collaboration, de soumission servile, celle des bouffons de cour.

Lorsque le rire devient l’instrument de son propre pouvoir ou du pouvoir des autres, l’esprit de finesse dont il se croit investi ne fait que masquer le plus banal des arrivismes.

La dérision systématique qui envahit certains de nos médias est de façon évidente une stratégie de tabula rasa visant à ne laisser la parole qu’à une seule opinion. Il nous est infligé un humour sinistre, accompagné par des commissaires du peuple grimés en clown, chargés de repérer et désigner ceux qui n’ont pas ri.

La subversion véritable consiste à ridiculiser les tartuffes, quel que soit le catéchisme qu’ils emploient, celui des anciennes ou des nouvelles dévotions.

samedi 26 septembre 2015

Contresens dans la querelle des anciens et des modernes sur l'éducation nationale


Le 12 Juillet 2014, Benoît Hamon alors ministre de l’éducation nationale annonçait l’introduction de cours de programmation informatique sur la base du volontariat, en temps périscolaire, dès la rentrée 2014.

Notre pauvre ministre d’alors fit l’unanimité contre lui. Michel Onfray, tout à la construction de sa nouvelle image de penseur de gauche mais défenseur des valeurs traditionnelles se gaussa, et rappela avec gourmandise qu’il fallait peut-être commencer par apprendre à lire, écrire et compter.

Les tenants de l’introduction de technologies modernes à l’école ne furent pas plus indulgents, l’éducation nationale ne pouvant pour eux qu’être frappée du sceau de la ringardise troisième république. Il est vrai que notre Président faisait revivre au même moment tout le folklore politique de cette époque, demi-mondaines comprises.

Mais pour une fois depuis bien longtemps, un ministre de l’éducation nationale voyait juste, si tant est que l’idée soit venue de lui, ce qui est peu probable. Le débat factice qui suivit sa proposition est riche d’enseignements quant à la perte de la tradition de la pensée en France.

dimanche 20 septembre 2015

Le temps, le sacrifice et le sacré


Ce texte vient en réponse à une thèse d’Enrico Riboni, penseur athée, sur la violence du christianisme à travers l’histoire :

En tant que chrétien, je vais tenter de relever le défi d’y répondre.

Tout d’abord, je dois annoncer qu’il y a une chose que je ne ferai pas : celle de nier ou minimiser les crimes du christianisme.

Le texte ne mentionne d’ailleurs pas l’un des plus importants en nombre et en atrocité, celui commis par les conquistadors dans l’ensemble de l’Amérique du Sud, avec des actes relatés par Bartolomé de Las Casas qui sont pires encore que ceux perpétrés par Daesh.

Ce serait une excuse trop commode de nier que ces crimes sont attachés au christianisme, en prétendant que les conquistadors avaient de fait perdu leur chrétienté en les perpétrant, tout comme aujourd’hui certains musulmans prétendent que Daesh n’a aucun rapport avec l’Islam. Les actions des conquistadors étaient accomplies « ad majorem Dei gloriam » et tous estimaient agir en vertu et pour le bien de la chrétienté. Qu’ils aient fait passer leurs plus répugnants instincts sous ce manteau d’honorabilité, comme Daesh le fait aujourd’hui avec sa « théologie du viol », en dit long sur l’abjection atavique dont l’humanité est capable.

vendredi 18 septembre 2015

Plaidoyer pour une force d’intervention Arabe et Israélienne qui détruira Daesh


Tout commence par une simple photo et un article de Samuel Forey, dans le Figaro du 9 septembre.


La photo d’un enfant mort sur une plage a beaucoup ému. Ici nous voyons une grand-mère veillant sur un bébé, et nous savons qu’elle est en deuil. La photo est moins spectaculaire, moins directement choquante. Mais précisément, la scène est d’autant plus atroce qu’elle est en apparence paisible.

L’existence de l’enfant repose toute entière sur les épaules d’une vieille femme, qui doit vaincre une tristesse infinie à l’âge où l’on devrait partir sereinement, avec le sentiment d’une transmission accomplie.

La vieille femme trouve encore la force de rassurer l’enfant, de lui donner la confiance dont il a besoin. Mais au même moment, elle sait que la maman de l’enfant, sa fille, est violée et battue sans répit. Telle et la réalité de Daesh, et nous aussi nous le savons, en toute conscience.

La vague des réfugiés qui arrivent aujourd’hui en Europe n’est pas seulement le prix à payer de notre irresponsabilité. Elle est la matérialisation de notre lâcheté, l’incarnation de notre incapacité à nous battre, dans la situation où il est impératif de le faire. Nous discutons des réfugiés, mais il n’est toujours pas question de bouger pour ceux qui sont restés là-bas, dans une situation bien pire.

mardi 15 septembre 2015

L'Isagogè


Patriotisme : Amour de son pays et de ce qu’il porte : son histoire, sa culture, ses valeurs, son art de vivre. Puis reconnaissance de ce qu’il nous a apporté dans notre formation d’homme.

Nationalisme : Haine des autres, revendication agressive de son identité et de sa culture pensées comme compétition et relations de domination.

Universalisme : Atteinte de valeurs communes à toute l’humanité.

Relativisme : Pensée que toutes les convictions se valent. Prétend souvent être l’universalisme, du fait de son absence d’attachement à une culture particulière, qui le fait lui ressembler. Il n’en est rien, toute valeur étant pour lui interchangeable, contrairement au véritable universalisme. Masque une stratégie assez grossière de prise de pouvoir, faisant taire tout patriotisme en l’accusant de nationalisme, afin de rester le seul à avoir le droit de discourir. Ressemble en cela au nationalisme, bien qu’il s’en prétende l’ennemi privilégié, dans la mesure où l’un comme l’autre sont des stratégies d’accaparation du pouvoir. Remplace simplement la préservation du pouvoir d’une nation agressive par la préservation d’intérêts de caste.

Discernement : le patriotisme n’est en rien opposé à l’universalisme. Le patriotisme, c’est la façon dont une culture particulière est parvenue à atteindre des valeurs universelles, à travers son génie propre. Ainsi nombre de ceux qui auraient dû montrer l’exemple depuis des années en France ont redécouvert le 11 janvier 2015 que certains traits propres à la culture française prenaient la défense de valeurs universelles. Ce qu’ils croyaient n’être que l’histoire propre de leur pays était le chemin qu’ils avaient pris enfants pour se constituer en hommes. Ayant passé les années précédentes à cracher sur leur propre histoire, il reste à montrer que cette redécouverte a quelque chose d’authentique, ce qui n’est en rien certain.

vendredi 4 septembre 2015

Prime de Michel Combes : Quand le montant nous fait oublier la vraie question



Il n’y a de classe dirigeante que courageuse. À toute époque, les classes dirigeantes se sont constituées par le courage, par l’acceptation consciente du risque.

·         Dirige celui qui risque ce que les dirigés ne veulent pas risquer.
·         Est respecté celui qui, volontairement, accomplit pour les autres les actes difficiles ou dangereux.
·         Est un chef celui qui procure aux autres la sécurité en prenant pour soi les dangers.

Jean JAURES Dépêche de Toulouse, 28 mai 1890


Aujourd’hui, un homme qui n’est resté que deux ans à la tête de l’entreprise dont il avait la charge s’apprête à toucher plus de 13 millions d’euros pour cet exercice. L’essentiel de son action a consisté en une fusion entre Alcatel-Lucent et Nokia, accompagnée d’un « cost killing », une réduction des coûts de production et des frais de fonctionnement s’étant traduite par 10.000 licenciements dont 600 en France.

lundi 24 août 2015

Coeur de métier


1. David Graeber : une brillante saillie

L’économiste iconoclaste David Graeber a récemment fait deux observations provocatrices sur notre société post-moderne. Il ne s’agit pas de provocation gratuite, car notre monde est arrivé à un point tel d’aberration que non seulement ces deux remarques nous questionnent mais touchent très juste. Lorsque le monde devient étrange et aberrant, les explications qui semblent très hétérodoxes sont parfois celles qui décrivent fidèlement la situation, et les explications dites « normales » ne sont que la communication imposée du délire collectif.

L’article initial qui a mis le feu aux poudres est publié dans « strike magazine » : http://strikemag.org/bullshit-jobs/

David Graeber y fait deux observations :
  • Plus le métier que l’on exerce est utile à la société, moins il est rémunéré et reconnu.
  • De nouveaux métiers inutiles sont apparus : les « bullshit jobs ». Désolé pour le parler franc mais roboratif de Graeber, qui a le mérite de bien se faire comprendre, la meilleure traduction est : « jobs à la con ».
Si quelques contre-exemples viennent nuancer cette brillante saillie, il faut lui reconnaître qu’elle est majoritairement vraie. La définition d’un métier utile par Graeber est simple : il suffit d’imaginer notre vie de tous les jours s’ils étaient supprimés du jour au lendemain. Il n’est pas difficile de prévoir le résultat si les éboueurs, les ouvriers, les boulangers ou les infirmières avaient disparu d’ici demain. D’autres métiers n’affecteraient pas notre survie immédiate s’ils disparaissaient, mais cela deviendrait rapidement très gênant : instituteur ou professeur, ingénieur, employé de banque de dépôt, commerçant en meubles ou en tissus, …

mercredi 19 août 2015

Le prix d'un dialogue sincère



A propos de cinq croyances qui empêchent le dialogue :


1. Le « discours objectif » : se croire au-dessus de la mêlée

Présenter son point de vue comme celui qui est « objectif » relève de la falsification. Cela sous-entend qu’il existerait une seule explication estimable (la mienne, par le plus heureux des hasards …), les autres ne pouvant être qu’entachées de parti-pris et d’idéologie.

Personne ne peut sortir de sa propre appréhension du monde. Il ne s’agit pas de céder au relativisme, car nos visions peuvent être confrontées à l’expérience, afin de découvrir comment elles y résistent. Mais elles n’en restent pas moins subjectives, même trempées à cette épreuve. L’on n’atteint pas l’objectivité, l’on classe les subjectivités par degrés de vraisemblance.

Personne n’est « au-dessus de la mêlée » et celui qui pense l’être ne fait que confirmer sa mégalomanie, non sa prise de recul.

jeudi 13 août 2015

Mais ce n'est pas logique ! : Troisième et dernier dialogue


- Jean-Claude :

Dites donc Marc, vous êtes souverainiste si je comprends bien ? Là je ne vais pas vous parler d’économie mais de société. Cela ne vous gêne pas cette fermeture aux autres, ce patriotisme rance, ce repli sur soi, cet attachement à des vieilles lunes condamnées par la modernité, ce manque patent de tolérance ?


- Marc (surpris) :

Je ne vois pas de quoi vous parlez.


- Jean-Claude :

Mais voyons, vous savez. Les souverainistes sont des gens attachés aux traditions françaises, au terroir, au folklore français. Ce sont toujours parmi ces gens-là que l’on trouve les discours d’exclusion, de repli sur soi, voire franchement racistes. Que voulez-vous il y a les gens qui rentrent dans la mondialisation, le cosmopolitisme, la rencontre avec l’autre et ceux qui refusent tout ceci, qui se replient sur un patriotisme suranné, qui ne sont plus que dans l’attachement à leur pays et qui refusent la rencontre avec les autres cultures et les autres peuples.


- Marc (froidement) :

Ah, je comprends mieux. Nous sommes à nouveau dans vos visions binaires du monde, où non seulement les choses sont tranchées, mais où l’on peut aisément identifier les bons des méchants, que vous nous désignez d’ailleurs, ce qui évite de réfléchir et permet de vous attribuer le beau rôle.

dimanche 9 août 2015

Mais ce n’est pas logique ! : Deuxième dialogue



- Jean-Claude :

Dites-moi Marc, après ce que vous m’avez expliqué l’autre fois sur la concurrence et la création de valeur comme forces contradictoires, qu’est-ce que vous en déduisez pour le fonctionnement de l’économie ? Je ne vois pas en pratique ce que cela va changer par rapport à un marché concurrentiel.


- Marc :

Et bien l’une des premières conséquences est qu’il faut être interventionniste en économie. Si l’on veut que les véritables entrepreneurs innovent et créent, il faut subventionner et protéger leur activité, le temps qu’elle soit suffisamment armée pour affronter la concurrence. Idem pour les entreprises en replis, mais dont on sent qu’elles pourraient repartir.


- Jean-Claude :

Mais vous plaisantez ! Cela s’appelle du protectionnisme ! Prenez exemple sur les USA voyons, vous voyez bien qu’il faut fonctionner en économie ouverte.


- Marc :

Les USA ? Sans doute l’un des pays les plus interventionnistes au monde parmi ceux qui pratiquent l’économie de marché. Le trésor américain a ainsi englouti 25 Milliards de dollars pour sauver GM et Chrysler de la faillite en 2009. Aucun gouvernement socialiste de la zone euro n’aurait osé faire le dixième de cela, il aurait d’ailleurs été arrêté par la commission européenne, au nom de votre chère « concurrence pure et parfaite ». 

jeudi 6 août 2015

Mais ce n'est pas logique ! : Premier dialogue



-          Jean-Claude :

Mais enfin monsieur, ce n’est pas logique ! Vous êtes contre l’union européenne, vous n’acceptez donc pas l’économie de marché ! Vous me dites que si, mais vous ne devez pas savoir ce qu’est une économie ouverte, de libre échange. C’est très important, vous savez. La libre circulation des marchandises et du commerce assure la prospérité de tous.


-          Marc :

Désolé mais je suis un homme d’entreprise. Je connais très bien le fonctionnement de l’économie de marché et j’en apprécie les bons côtés, mais je ne mettrai pas en avant les mêmes que vous. L’énergie et l’initiative à monter des projets et à les réaliser, c’est cela que je retiendrai. Soit dit sans vous offenser, c’est probablement parce que je suis plus proche du terrain que vous : vous faites voter des règles qui orientent le marché dans le sens d’une dérégulation toujours accrue, mais ce n’est pas vous qui le faites.


lundi 3 août 2015

La grande variante



Les années récentes en France ne laissent pas seulement un goût amer par la situation économique très délicate ou le climat politique délétère que nous traversons. Cause ou conséquence, le débat d’idées, d’économie ou de société, est devenu quasi impossible. La critique argumentée a cédé la place à une étrange pratique dans laquelle l’on se permet de juger l’être profond de son interlocuteur bien avant que d’écouter ses arguments. Il ne s’agit plus que de discréditer et portraiturer comme ignoble toute position qui n’est pas la sienne.

L’économie notamment, qui devrait être le lieu de la discussion raisonnée, voit son débat assorti de jugements politiques terrifiants au départ de presque toutes les discussions. Par exemple qui ose critiquer la construction européenne actuelle ainsi que ses institutions ne peut être qu’un dangereux extrémiste, arriéré, incapable d’ouverture aux autres.

Les arguments ne comptent plus, ni la compréhension logique du discours : seul compte une sorte de « paysage » fait d’étiquettes politiques et d’associations émotionnelles d’idées. Si Marine Le Pen déclare être très critique vis-à-vis de l’euro, alors toute personne qui critique l’euro sera nécessairement un sympathisant du front national. Les sophismes fleurissent : il ne vient pas à l’idée qu’un Paul Krugman est à dix-mille lieux du front national, mais que cela ne l’empêche pas de critiquer lui aussi l’euro.

Il devient nécessaire de rappeler certaines évidences des règles de la logique et du débat, à savoir que deux personnes peuvent avoir une même position sur un sujet, mais pour des raisons et avec des intentions totalement différentes.

jeudi 23 juillet 2015

La tenaille des deux parasitismes


« Le défaut atavique de la gauche, c’est l’assistanat. Le défaut atavique de la droite, c’est la rente. »

Cet aphorisme de Louis Pauwels était déjà une grille de lecture fort pertinente il y a quelques dizaines d’années. De nos jours, où les lignes politiques des deux camps traditionnels se sont déplacées et brouillées, l’aphorisme reste intact dans sa signification et permet d’y voir clair vis-à-vis des pièges que nous devons éviter. Qui plus est, la marque d’un esprit fort est de ne pas oublier de donner un coup de griffe à son propre camp, de savoir se remettre en question, ce qu’aucun des grands partis traditionnels ne sait plus faire.

La France se retrouve aujourd’hui enserrée entre deux positions intenables, souvent caricaturales. Les adeptes d’une puissance étatique forte ne veulent pas admettre que son poids, son coût de fonctionnement et surtout son inertie et ses gaspillages ne sont plus tenables. Je précise tout de suite que je suis un fervent partisan d’une puissance publique forte et interventionniste. Mais les tenants de ce rôle important de l’état négligent trop souvent de comprendre comment une administration peut devenir une bureaucratie.

mardi 21 juillet 2015

Des dirigeants dévoyés



DSK est devenu le symbole de la dépravation de nos élites. Un peu facile cependant. On a fait de lui une espèce de bête du Gévaudan, c’est pourquoi sa traque ressemble à celle que mènent des villageois armés de fourches et de flambeaux allant mettre la bête à mort pour expurger leurs propres turpitudes. J’ai toujours été mal à l’aise avec ce type de chasse à l’homme, où l’imagerie du mal est beaucoup trop marquée pour être vraie.

Les véritables monstres prennent surtout la peine de ne pas en avoir l’apparence. Ils se font une profession de rajouter l’hypocrisie à l’ignominie. Ils sont assez habiles pour préserver toutes les formes légales et maîtrisent très bien toutes celles de la politesse feutrée. Le diable, c’est bien connu, s’habille en Prada, en Hugo Boss et en Ralph Lauren.

Les élites dépravées n’ont pas l’air d’un ogre atteint de priapisme aigu. Elle se donnent un air respectable, policé et raisonnable. Ce sont celles qui nous convainquent que leurs cumuls, leurs titres votés légalement mais de façon inique, leurs cooptations, sont choses naturelles, rationnelles et bonnes pour la collectivité.

Le diable n’est pas un monstre velu et dévoreur. C’est celui qui, sous un air policé et respectable, vous susurre qu’il n’y a pas d’alternative ni de débat, et qu’il faut vous ranger aux voies de la raison, qui comme par hasard se trouvent être les siennes.

lundi 20 juillet 2015

De l'ouverture aux autres et de ses contrefaçons



Il y a de cela une quarantaine d’années, une expression était souvent employée dans les média, les analyses politiques ou géo-stratégiques : « le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ». La disparition de cette expression dans le langage commun et dans celui des média est un révélateur de notre époque.

Par un extraordinaire renversement sémantique, toute manifestation d’indépendance, toute individualité, tout caractère saillant, est portraituré comme une fermeture aux autres, un refus du monde aplani et indistinct qui aime à se faire passer pour de l’ouverture.

L’acceptation des différences passe pourtant par leur affirmation forte : ce n’est que lorsque l’on laisse notre identité propre s’affirmer, que l’on peut être charmé par celle des autres. Non en noyant toutes les cultures dans une informe mélasse à laquelle on adjoint une étiquette d’ouverture, qui laisse au passage le libre champ aux féodalités et aux tribalismes les plus arriérés.


Il y a longtemps de cela, l’ouverture aux autres était un appel à l’indépendance d’esprit et à la liberté de ton. Sa version travestie d'aujourd’hui est quant à elle, un appel à la soumission. 

Orwell l’avait prévu : lorsque les mots se mettent à signifier le contraire de leur sens d’origine, cela doit nous faire prendre conscience que nous avons glissé dans le monde de la servitude.

dimanche 19 juillet 2015

De l'austérité


Les tenants des politiques d’austérité sont psychologiquement atteints de dépression. Ils s’enfoncent dans leur spirale de négativité, et y entraînent les autres. Confrontés à une situation de pénurie, ils répondent par une pénurie imposée plus grande encore, comme quelqu’un qui se complaît à broyer du noir. Pourtant la première réaction saine à la pénurie est de se construire et s’ouvrir de nouvelles possibilités : le seul remède à la pénurie, c’est la croissance.

L’austérité est un cercle vicieux évident : face à une pénurie de biens, l’on s’impose une pénurie de moyens, qui engendrera une pénurie de biens plus profonde encore, et ainsi ad infinitum…

Il y a toujours chez un pur financier quelque chose de sinistre, de nécrosé, d’impropre à la vie : les financiers jalousent ceux qui ont des projets et qui les entreprennent, leur seul domaine étant celui de la restriction. La seule version utile d'un financier est d'être un investisseur aidant l'entrepreneur, c'est à dire autre chose que sa seule fonction.

Leur frustration atteint des niveaux schizophréniques, lorsque ce sont les mêmes personnes qui prônent l’austérité sous des prétextes de rigueur et de raison, et se livrent à des orgies délirantes et irresponsables sur les marchés boursiers. Ils font penser à ces tartuffes empreints de puritanisme moral se livrant en cachette à toutes les perversions possibles qu’ils ne peuvent contenir, faute de s’être assouvis de façon saine.

mercredi 15 juillet 2015

Pourquoi les théories du complot existent-elles ?




L’idée que le monde soit contrôlé par des forces cachées, que des oppressions occultes soient les « véritables » causes des faillites de notre société, en lieu et place d’oppressions et de manquements pourtant clairement visibles, n’est pas une idée neuve. Cependant, elle semble investie d’une très grande vigueur de nos jours.

Certains en rendent internet et les réseaux sociaux responsables. Ceux-ci font devenir réelles les aspirations de la démocratie directe, pour le meilleur et pour le pire. L’idée d’une sorte de vote en temps réel, instantané, de tous sur tous les sujets est une idée aussi dangereuse qu’elle est puissante. Elle a permis de mettre à bas des régimes dictatoriaux, de briser des lois du silence et des oppressions d’état en redonnant la parole à chacun et en démentant les mensonges officiels de certaines dictatures. Mais elle a aussi ouvert la porte à toutes les rumeurs, au règne de la calomnie et des sycophantes, à la démagogie et aux sources non vérifiées.

jeudi 2 juillet 2015

La dignité du hoplite



 


Le point de départ de cet article est une très intéressante analyse de Mathieu Slama sur l’incapacité de l’Europe à faire face au terrorisme islamiste :



Au-delà des conditions militaires et géo-stratégiques, des difficultés d’une réponse coordonnée, des problèmes posés par notre appareil judiciaire, Mathieu Slama voit un facteur préalable à tous ceux-ci pour expliquer notre faiblesse : la perte d’un sens du sacré, et corrélativement, notre incapacité à nous attacher de façon sincère et véritablement engagée à un sens quel qu’il soit. La vacuité du monde moderne devient le plus important désavantage face à nos adversaires. Cet affrontement du cynisme vide et du fanatisme est très bien décrit dans son article, ainsi que la défaite inéluctable qui nous attend si nous restons dans un tel état d’esprit :

vendredi 26 juin 2015

Petit précis de psychologie du dirigeant



Nous avons souvent tracé le portrait de deux types de dirigeants, deux portraits en contrepoint, deux façons de s’affirmer, l’une bonne, l’autre mauvaise.

La distinction semble simple en apparence. Le dirigeant intègre possède une vision de la communauté qu’il gouverne dépassant son intérêt personnel, jusqu’à savoir mettre ses propres préférences et sa propre subjectivité en retrait pour privilégier le bien commun. Il assumera également ses responsabilités dans tout ce qu’il entreprend : il sait qu’un dirigeant digne de ce nom ne se contente pas d’édicter des souhaits que d’autres réalisent, il sera avec ses hommes, au sein de sa communauté et sur son terrain, assumant seul l’échec de ce qu’il a commandité s’il se présente.

samedi 13 juin 2015

LE PARMENIDE DE L'ORQUE














Tout est langage. La matière même s’organise pour être l’instrument de la transmission d’information. Le vivant est l’organisation de la matière pour servir de porteur de l’information, tout comme le fluide sert de support à la propagation de l’onde. Jacques Monod, le hasard et la nécessité. Changer de regard, changer de vision : voir un monde d’ondes, d’informations, de processus, de langages, d’algorithmes. Non un monde matériel : la matière n’est que le support. Arts martiaux : ne voir dans l’homme plus qu’une onde en déplacement, non un paquet d’os, de chair et de sang. Ne pas voir non plus seulement des abstractions éthérées. L’information est incarnée. L’onde a besoin de son support matériel pour se propager. Seule l’onde est importante, mais elle est aussi ce qui traverse notre corps.

dimanche 31 mai 2015

ETHIQUE DE CONVICTION – ETHIQUE DE RESPONSABILITE
















Conviction :
Je suis ministre de l’éducation nationale, et je conçois une réforme remplaçant la fin de journée scolaire par des activités éducatives, rythme conseillé par des pédagogues et chronobiologistes. J’ai posé une action aux nobles desseins, et mon nom sera inscrit pour cela dans l’histoire de l’éducation nationale.

Responsabilité :
Je comprends que se libérer à 16h ou payer une nounou est déjà difficile pour la très grande majorité des gens, et que le faire à 15h est proche de l’insurmontable. Mais pour cela il faut s’intéresser à la vie quotidienne des hommes. Que les pédagogues et chronobiologistes sont auto-proclamés et qu’ils appartiennent à un petit cénacle théoricien tournant en boucle fermé depuis des années, imbibé d’idéologie du PS et non de remontées du terrain.  Je comprends qu’il n’est pas opportun de promouvoir une réforme qui coûtera plusieurs centaines de millions d’euros dans un contexte de déficit budgétaire déjà élevé de mon pays, surtout lorsque je n’ai rien prévu du circuit de financement par les communes, dont beaucoup ne peuvent se le permettre.

dimanche 17 mai 2015

Nouvelle Réforme de l'Education nationale





Le retour à la méthode syllabique pour l’apprentissage de la lecture sera désormais obligatoire. De véritables scientifiques et non de pseudo-pédagogues ont tranché depuis longtemps sur ce sujet : https://www.youtube.com/watch?v=u9b0BRiV

Les mathématiques seront à nouveau enseignées comme la maîtrise de concepts, non comme une série de « recettes de cuisine » à appliquer sans compréhension. La portée de généralité d’un théorème sera à nouveau expliquée, distinguée d’une série de cas particuliers.

Le programme « la main à la pâte » de Georges Charpak sera réactivé pour l’ensemble des sciences expérimentales, et étendu à la totalité des collèges.

L’histoire de France enseignera à nouveau les grandes étapes de constitution de la nation. Les origines gauloises, judéo-chrétiennes, grecques et romaines de la France seront rappelées et réaffirmées. Il sera également montré comment la connaissance de ces quatre origines est indispensable à la compréhension du patrimoine artistique, littéraire et philosophique de la France.

mercredi 6 mai 2015

Masculinité – Féminité – Théorie du genre


L’article qui va suivre traite d’un sujet qui a fait couler beaucoup d’encre dans l’actualité récente. Il en propose une approche différente, car il renvoie dos-à-dos ceux qui nient toute notion d’identité féminine ou masculine, n’y voyant qu’un facteur culturel, et ceux qui croient en une distinction totalement stricte des caractères féminins et masculins, jusqu’à leur assigner des rôles sociaux et économiques déjà définis.

Aucun de ces deux points de vue extrêmes n’est à la hauteur de la dignité de l’homme et de la femme, ni de la beauté de leur union. L’article rendra probablement furieux les tenants de la théorie du genre, car il ancre les identités féminines et masculines dans des catégories fondamentales du monde, plus profondes que celles des rôles sociaux et économiques. Mais dans le même temps, il cherche à éviter la superficialité de ces rôles, et les stéréotypes sur le masculin et le féminin qu’il faut effectivement balayer. 

L’approche proposée enracine le masculin et le féminin dans des notions élémentaires de l’expérience sensible et de la stratégie d’appréhension du monde. Mais pour cette même raison elle est indifférente aux jeux sociaux, et prône une complète égalité de statut et une parité aussi aboutie que possible, dans le monde économique et social. Les gardiens de la cité platonicienne étaient hommes et femmes et devaient représenter à part égale les points de vue masculin et féminin, ce qui dans la société Grecque de l’époque, était proprement révolutionnaire.

dimanche 3 mai 2015

Offshoring – Outsourcing des systèmes d’information: un abandon croissant de ces pratiques, et ce que leur échec a révélé


19 Juin 2012 : les systèmes de gestion de compte de RBS (Royal Bank of Scotland) tombent dans une panne qui durera 4 semaines, empêchant 17 millions de leurs clients de consulter leurs comptes, d’effectuer des retraits d’argent ou des virements. Certains clients durent payer des pénalités à des organismes dont les prélèvements automatiques avaient été bloqués. D’autres situations individuelles plus dramatiques furent provoquées par cette panne générale, qui valurent à RBS un article spécifique dans Wikipedia :


Stephen Hester, PDG de RBS, nia que l’origine de ces problèmes fut une défaillance des systèmes d’information résultant d’un offshoring très important des activités informatiques de la banque en Inde.

Après avoir dû s’acquitter d’une amende de 56 millions de livres sterling en 2014, les véritables raisons de cet échec de RBS commencèrent à être publiées. La délocalisation en Inde d’une grande partie de la maintenance des systèmes d’information, y compris dans des activités de cœur de métier de la banque, était bien à l’origine de la panne.

L’on apprit au passage que RBS avait dû faire revenir en catastrophe et à des salaires très élevés les employés anglais qu’elle avait licenciés quelques mois auparavant, afin de rétablir la situation :




Nombre de grandes sociétés effectuent un retour en arrière de leurs opérations de délocalisation de systèmes d’information : le terme de « reshoring » est d’ailleurs apparu pour désigner ce mouvement de ré-internalisation des compétences clés de l’entreprise.

mardi 28 avril 2015

Vous avez dit "repli sur soi" ?




VOUS AVEZ DIT « REPLI SUR SOI » ?

Il est de bon ton dans les cercles néo-libéraux de qualifier le souverainisme, le patriotisme voire le simple attachement aux valeurs républicaines de « repli sur soi ». Par opposition à ceux qui adoptent la loi du libre marché, l’abandon des nations au profit des grandes zones de libre-échange, la capitalisation économique personnelle en lieu et place de la mutualisation des moyens d’un pays.

Introduire un débat dans de tels termes devrait déjà nous alerter sur le simplisme et l’absence de volonté de dialogue de celui qui le démarre ainsi. Imaginez qu’en préalable à une discussion, votre interlocuteur vous dise : « Je représente la civilisation, l’ouverture aux autres, le progrès. Vous représentez l’archaïsme, l’arriération, le repli sur vous-mêmes. A présent, comme je suis un être merveilleusement tolérant, discutons. » N’est-ce pas la forme la plus achevée de l’intolérance, d’autant plus totale qu’elle se présente sous un dehors souriant, excluant toute forme de doute et d’interrogation sur soi-même ?

samedi 11 avril 2015

ANTIDOTE

















L’antisémitisme est un poison de l’esprit difficile à combattre, car il aime prendre des formes détournées. Refoulé pendant plusieurs décennies à la suite de la Shoah, il ressurgit depuis quelques années sous des formes camouflées, empruntant de nouveaux masques, le plus connu étant celui de « l’antisionisme ». 

Combien de fois n’avons-nous pas entendu la phrase « je ne suis pas antisémite, mais antisioniste », et peu après cette incantation censée tout excuser, entendre un discours d’un antisémitisme forcené, oscillant entre des caractéristiques essentialisées dans le peuple juif et des fantasmes de manipulations à l’échelle mondiale.

Au-delà du contresens historique sur ce qu’est le sionisme, généralement perpétré par les tenants du précédent argument, la véritable question qui départage un discours antisémite d’une critique raisonnée de la politique israélienne, est la reconnaissance de l’existence d’Israël, et de son droit à être. 

jeudi 2 avril 2015

Le serment de l'Orque




  • Nous sommes tous égaux, sans être identiques ni indistincts, égaux mais excellents, comme l'étaient les chevaliers de la table ronde ou les citoyens de Sparte.
  • Nous travaillons et entreprenons sans cesse, par plaisir, par gratuité, par reconnaissance de la beauté de disciplines qui dépassent les calculs humains.
  • Nous pratiquons les 5 disciplines de l'Orque, exercices du corps, du coeur, de l'esprit et de la volonté. La logique, les artisanats, les arts martiaux, la création d'entreprise, la musique.
  • Nous refuserons d'asservir quiconque, mais nous refuserons toujours, jusqu'au prix de notre vie, d'être asservis. Kipling dit : "on ne paie jamais assez cher le fait d'être son propre maître."
  • Nous sommes issus de lignées très anciennes, millénaires. Nous nous moquons d'être modernes car nous sommes de tous les siècles, issus de traditions qui ne connaissent pas le temps.

lundi 9 février 2015

Leçon d'histoire pour les générations futures




Année 2153. Hector parcourt d’un pas rapide les allées de l’université du savoir par la mémoire, dont il est étudiant en deuxième année. Il est 19h, il se réjouit d’avoir pour professeur M. Augustin, qui accepte de peaufiner avec lui son enseignement à une heure aussi tardive, en dehors des cours. Cela fait déjà trois mois que M. Augustin a accepté ces rencontres, qui tiennent davantage de la conversation et de l’échange d’idées que du cours magistral. L’amour de la connaissance pour la connaissance est une valeur bien ancrée dans la société dans laquelle vit Hector. Et M. Augustin tient à lui montrer par l’exemple qu’il en transmet fidèlement le flambeau.

« Et bien Hector, de quelle période allons-nous parler ce soir ? Antiquité, moyen-âge, siècle classique ? Ou préfères-tu que l’on s’entretienne d’histoire contemporaine ? »

« Justement M. Augustin, il y a une période plus récente à laquelle je me suis intéressé. J’ai beaucoup de mal à la comprendre, elle nous apparaît comme très trouble, mais elle me captive pour une raison que j’ignore. C’est celle qui s’étend des années 1970 jusqu’à 2050. »

« Oh, la période que l’on appelle maintenant « la fausse civilisation » ou « l’âge des valeurs hypocrites » ?  Tu n’as rien de plus réjouissant ? C’est un peu comme si tu me demandais des détails sur la décadence grecque ou romaine. Il faut étudier ces périodes bien entendu, et comprendre ce qui s’y est déroulé. Mais de là à s’y attarder … C’est une période assez oubliée maintenant, sombre, glauque, une lente déliquescence…»