Musashi

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vendredi 22 avril 2016

Géant


Le mouvement « nuit debout » avait suscité un espoir initial. Certains - dont des amis et auteurs proches – y voyaient une version politiquement à gauche des « veilleurs ». L’analogie était tentante, à qui cherche un peu de lumière dans ce monde qui en manque tant.

On pouvait voir dans les deux mouvements un rapprochement de ceux qui refusent la marchandisation généralisée de l’humain, la réduction de la conscience à l’intérêt égoïste, la déliquescence et la perte de sens d’un monde qui n’est même plus soumis à la loi du plus fort mais du plus arnaqueur et du plus tordu.

L’appel à toutes les bonnes volontés, par-delà les clivages politiques, est un espoir dans lequel tout le monde veut croire. Les jeunes de « nuit debout » semblaient lancer cet appel à ceux des « veilleurs », à travers le témoignage de la flamme restée allumée dans la nuit.


Nous savons aujourd’hui qu’il n’en est rien. « Nuit debout » est un mouvement qui n’a pas eu le premier courage de la liberté : celui de s’engager sur une thèse qui prend le risque d’affronter la discussion critique, ni de mener des actions constructives ayant la valeur de l’exemple.

Au lieu de cela, il s’est vautré au mieux dans une foire aux états d’âme de post-adolescents, au pire dans des actions violentes de casseurs et de démagogues. Il nous a donné le spectacle supplémentaire de la régression infantile de la gauche radicale, et incarne à merveille l’une des facettes de la déliquescence du monde néo-libéral dont il prétend être l’adversaire.

Sa phase terminale est confirmée, car nous entendons déjà glapir les obscènes récupérateurs - terroristes directs et indirects - qui se repaissent de ce genre de mouvement, accompagnés de leur habituel carnaval de fausses causes et de justiciers de pacotille.

mardi 19 avril 2016

PIB en parité de pouvoir d’achat : quand l’instrument de mesure trahit les rêves secrets du FMI


Le FMI a publié récemment son classement comparatif des puissances mondiales, selon un nouveau mode de calcul : le PIB en parité de pouvoir d’achat.

La nouvelle a soulevé quelques débats, notamment parce que selon ce nouveau moyen de mesure la France doit être considérée comme la 9ème puissance économique mondiale, au lieu du 6ème rang que lui confère l’ancien calcul en PIB brut.

La discussion est vite retombée, et semble avoir été bien plus provoquée par le résultat final et le soufflet adressé à la France, que par l’analyse économique de fond.

La superficialité médiatique est une fois de plus regrettable, car la publication de ce résultat par le FMI est porteuse d’informations très importantes.

Ce qui n’a pas été observé est que l’adoption du nouveau moyen de mesure par le FMI trahit un point au moins aussi critique que le résultat de la mesure elle-même. Lorsqu’un organisme économique change de méthode statistique, cela signifie qu’il a décidé de chausser de nouvelles lunettes pour appréhender la réalité. Et le changement de point de vue trahit aussi l’évolution d’une mentalité interne.

samedi 16 avril 2016

Kaze no Shō - Le livre du vent, ou l'esprit de sacrifice


Quel est le concept le plus scandaleux ? Le parfait contre-courant du discours « moderne », vous reléguant au sein des plus réactionnaires, dérangeant le confort douillet du camp du bien, choquant au point d’être incompréhensible pour l’ « homonculus economicus » (le véritable nom que celui-ci mérite).

Les discours de haine ou ceux se voulant « anti-système » n’ont absolument rien de subversif : ils sont d’excellents idiots utiles et ne font que renforcer par contraste la vulgate post-moderne dans ses convictions, dans sa suffisance tranquille de détenir la vérité absolue. Ces discours font d’ailleurs partie intégrante du post-modernisme. Ils suivent son paradigme commun de vouloir faire parler de soi à tout prix, de « créer le buzz », de s’adonner au goût du spectaculaire, des pensées faciles et rapides.

La notion la plus subversive,  placée de surcroit au fin fond de la ringardise, défaut de nos jours beaucoup plus grave que la faute morale, est le sacrifice. Se sacrifier, parfois jusqu’à donner sa vie, pour les valeurs que l’on veut défendre.