Musashi

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jeudi 23 juillet 2015

La tenaille des deux parasitismes


« Le défaut atavique de la gauche, c’est l’assistanat. Le défaut atavique de la droite, c’est la rente. »

Cet aphorisme de Louis Pauwels était déjà une grille de lecture fort pertinente il y a quelques dizaines d’années. De nos jours, où les lignes politiques des deux camps traditionnels se sont déplacées et brouillées, l’aphorisme reste intact dans sa signification et permet d’y voir clair vis-à-vis des pièges que nous devons éviter. Qui plus est, la marque d’un esprit fort est de ne pas oublier de donner un coup de griffe à son propre camp, de savoir se remettre en question, ce qu’aucun des grands partis traditionnels ne sait plus faire.

La France se retrouve aujourd’hui enserrée entre deux positions intenables, souvent caricaturales. Les adeptes d’une puissance étatique forte ne veulent pas admettre que son poids, son coût de fonctionnement et surtout son inertie et ses gaspillages ne sont plus tenables. Je précise tout de suite que je suis un fervent partisan d’une puissance publique forte et interventionniste. Mais les tenants de ce rôle important de l’état négligent trop souvent de comprendre comment une administration peut devenir une bureaucratie.

mardi 21 juillet 2015

Des dirigeants dévoyés



DSK est devenu le symbole de la dépravation de nos élites. Un peu facile cependant. On a fait de lui une espèce de bête du Gévaudan, c’est pourquoi sa traque ressemble à celle que mènent des villageois armés de fourches et de flambeaux allant mettre la bête à mort pour expurger leurs propres turpitudes. J’ai toujours été mal à l’aise avec ce type de chasse à l’homme, où l’imagerie du mal est beaucoup trop marquée pour être vraie.

Les véritables monstres prennent surtout la peine de ne pas en avoir l’apparence. Ils se font une profession de rajouter l’hypocrisie à l’ignominie. Ils sont assez habiles pour préserver toutes les formes légales et maîtrisent très bien toutes celles de la politesse feutrée. Le diable, c’est bien connu, s’habille en Prada, en Hugo Boss et en Ralph Lauren.

Les élites dépravées n’ont pas l’air d’un ogre atteint de priapisme aigu. Elle se donnent un air respectable, policé et raisonnable. Ce sont celles qui nous convainquent que leurs cumuls, leurs titres votés légalement mais de façon inique, leurs cooptations, sont choses naturelles, rationnelles et bonnes pour la collectivité.

Le diable n’est pas un monstre velu et dévoreur. C’est celui qui, sous un air policé et respectable, vous susurre qu’il n’y a pas d’alternative ni de débat, et qu’il faut vous ranger aux voies de la raison, qui comme par hasard se trouvent être les siennes.

lundi 20 juillet 2015

De l'ouverture aux autres et de ses contrefaçons



Il y a de cela une quarantaine d’années, une expression était souvent employée dans les média, les analyses politiques ou géo-stratégiques : « le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ». La disparition de cette expression dans le langage commun et dans celui des média est un révélateur de notre époque.

Par un extraordinaire renversement sémantique, toute manifestation d’indépendance, toute individualité, tout caractère saillant, est portraituré comme une fermeture aux autres, un refus du monde aplani et indistinct qui aime à se faire passer pour de l’ouverture.

L’acceptation des différences passe pourtant par leur affirmation forte : ce n’est que lorsque l’on laisse notre identité propre s’affirmer, que l’on peut être charmé par celle des autres. Non en noyant toutes les cultures dans une informe mélasse à laquelle on adjoint une étiquette d’ouverture, qui laisse au passage le libre champ aux féodalités et aux tribalismes les plus arriérés.


Il y a longtemps de cela, l’ouverture aux autres était un appel à l’indépendance d’esprit et à la liberté de ton. Sa version travestie d'aujourd’hui est quant à elle, un appel à la soumission. 

Orwell l’avait prévu : lorsque les mots se mettent à signifier le contraire de leur sens d’origine, cela doit nous faire prendre conscience que nous avons glissé dans le monde de la servitude.

dimanche 19 juillet 2015

De l'austérité


Les tenants des politiques d’austérité sont psychologiquement atteints de dépression. Ils s’enfoncent dans leur spirale de négativité, et y entraînent les autres. Confrontés à une situation de pénurie, ils répondent par une pénurie imposée plus grande encore, comme quelqu’un qui se complaît à broyer du noir. Pourtant la première réaction saine à la pénurie est de se construire et s’ouvrir de nouvelles possibilités : le seul remède à la pénurie, c’est la croissance.

L’austérité est un cercle vicieux évident : face à une pénurie de biens, l’on s’impose une pénurie de moyens, qui engendrera une pénurie de biens plus profonde encore, et ainsi ad infinitum…

Il y a toujours chez un pur financier quelque chose de sinistre, de nécrosé, d’impropre à la vie : les financiers jalousent ceux qui ont des projets et qui les entreprennent, leur seul domaine étant celui de la restriction. La seule version utile d'un financier est d'être un investisseur aidant l'entrepreneur, c'est à dire autre chose que sa seule fonction.

Leur frustration atteint des niveaux schizophréniques, lorsque ce sont les mêmes personnes qui prônent l’austérité sous des prétextes de rigueur et de raison, et se livrent à des orgies délirantes et irresponsables sur les marchés boursiers. Ils font penser à ces tartuffes empreints de puritanisme moral se livrant en cachette à toutes les perversions possibles qu’ils ne peuvent contenir, faute de s’être assouvis de façon saine.

mercredi 15 juillet 2015

Pourquoi les théories du complot existent-elles ?




L’idée que le monde soit contrôlé par des forces cachées, que des oppressions occultes soient les « véritables » causes des faillites de notre société, en lieu et place d’oppressions et de manquements pourtant clairement visibles, n’est pas une idée neuve. Cependant, elle semble investie d’une très grande vigueur de nos jours.

Certains en rendent internet et les réseaux sociaux responsables. Ceux-ci font devenir réelles les aspirations de la démocratie directe, pour le meilleur et pour le pire. L’idée d’une sorte de vote en temps réel, instantané, de tous sur tous les sujets est une idée aussi dangereuse qu’elle est puissante. Elle a permis de mettre à bas des régimes dictatoriaux, de briser des lois du silence et des oppressions d’état en redonnant la parole à chacun et en démentant les mensonges officiels de certaines dictatures. Mais elle a aussi ouvert la porte à toutes les rumeurs, au règne de la calomnie et des sycophantes, à la démagogie et aux sources non vérifiées.

jeudi 2 juillet 2015

La dignité du hoplite



 


Le point de départ de cet article est une très intéressante analyse de Mathieu Slama sur l’incapacité de l’Europe à faire face au terrorisme islamiste :



Au-delà des conditions militaires et géo-stratégiques, des difficultés d’une réponse coordonnée, des problèmes posés par notre appareil judiciaire, Mathieu Slama voit un facteur préalable à tous ceux-ci pour expliquer notre faiblesse : la perte d’un sens du sacré, et corrélativement, notre incapacité à nous attacher de façon sincère et véritablement engagée à un sens quel qu’il soit. La vacuité du monde moderne devient le plus important désavantage face à nos adversaires. Cet affrontement du cynisme vide et du fanatisme est très bien décrit dans son article, ainsi que la défaite inéluctable qui nous attend si nous restons dans un tel état d’esprit :