« Le défaut atavique de la
gauche, c’est l’assistanat. Le défaut atavique de la droite, c’est la
rente. »
Cet aphorisme de Louis Pauwels était déjà une grille de lecture fort
pertinente il y a quelques dizaines d’années. De nos jours, où les lignes
politiques des deux camps traditionnels se sont déplacées et brouillées,
l’aphorisme reste intact dans sa signification et permet d’y voir clair
vis-à-vis des pièges que nous devons éviter. Qui plus est, la marque d’un
esprit fort est de ne pas oublier de donner un coup de griffe à son propre
camp, de savoir se remettre en question, ce qu’aucun des grands partis
traditionnels ne sait plus faire.
La France se retrouve aujourd’hui enserrée entre deux positions intenables,
souvent caricaturales. Les adeptes d’une puissance étatique forte ne veulent pas
admettre que son poids, son coût de fonctionnement et surtout son inertie et
ses gaspillages ne sont plus tenables. Je précise tout de suite que je suis un
fervent partisan d’une puissance publique forte et interventionniste. Mais les
tenants de ce rôle important de l’état négligent trop souvent de comprendre
comment une administration peut devenir une bureaucratie.