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lundi 1 décembre 2014

L'Orque




Comment le mérite véritable a été remplacé par son imposture et porte des hommes médiocres aux postes de décision – Une nouvelle organisation de la société et de l’économie pour y remédier – Une certaine idée de l’homme


Cet article résume l’analyse et le projet de société de l’ouvrage « L’orque », de Marc Rameaux




« L’ego est en raison inverse de la personnalité »

Vladimir Jankélévitch


Le monde économique moderne soulève des inquiétudes croissantes, qui ont déjà fait l’objet de plusieurs ouvrages. Nombreuses sont les critiques qui en ont dénoncé la dureté, l’extrême rapidité, parfois la violence psychologique.

L’évolution vers un monde de plus en plus compétitif et globalisé, ou bien la remise en question de l’économie de marché elle-même, sont les critiques les plus fréquemment invoquées, accompagnées de solutions diverses selon les tendances politiques des auteurs.

Mais si le problème n’était pas là ? Nombreux pensent que l’économie et le monde de l’entreprise sont restés à peu près les mêmes, mais en plus dur, plus rapide, plus complexe. Le malaise que nous ressentons provient de beaucoup plus loin.


Le fonctionnement des entreprises a profondément changé depuis une quarantaine d’années, selon une tendance qui s’est renforcée progressivement, produisant maintenant des impacts décisifs non seulement sur le monde économique mais sur toute la société, jusqu’à notre conception même de l’homme.

De façon inconsciente, une certaine idée de l’homme s’est substituée à une autre, avec des conséquences très néfastes, qui expliquent à la fois la violence psychologique et l’impasse économique dans laquelle nous nous trouvons.

Il ne s’agit pas de philosophie abstraite. Cette évolution a eu des conséquences très pratiques sur le fonctionnement de l’entreprise, qu’il faut avoir vécu de l’intérieur pour en comprendre les ressorts. Elles sont à ce point concrètes qu’elles relèvent de la sociologie des organisations et du cours pratique de management.

Cette évolution peut se résumer simplement : le système méritocratique se trouve maintenant inversé, jusqu’à permettre à ce que l’humanité a de pire d’accéder aux postes de décision et de commandement.

Une brèche s’est ouverte dans le système de la méritocratie, permettant d’opérer un véritable vol du mérite d’autrui. Certains passent l’essentiel de leur temps à récupérer le travail et l’initiative d’hommes bien meilleurs qu’eux. En consacrant toute son énergie à cette « activité », plutôt que de travailler avec compétence et produire de la valeur, il est maintenant possible de jouer un jeu gagnant.

Un véritable détournement du mérite est à l’œuvre, aboutissant à une anti-sélection des responsables économiques vers les plus médiocres, transformant la méritocratie en une répugnante caricature inversée de ce qu’elle devrait être.

Toute théorie du complot est écartée : le simplisme ou la démagogie ne sont pas de mise. Cette évolution s’explique par des mécanismes d’auto-organisation issus des sciences cognitives. La question n’est pas « qui tire les ficelles ? » mais « à quel jeu joue-t-on ? ». Si la règle du jeu est pervertie, des hommes de peu s’y engouffreront sans même d’ailleurs qu’ils le sachent vraiment, les emportant eux aussi dans l’abîme avec l’ensemble de la société.

Ce mouvement a touché principalement les grandes entreprises. Pour des raisons que l’ouvrage explique, les petites entités indépendantes ont été épargnées, et restent le refuge de ceux qui attendent une juste reconnaissance de leurs capacités.

L’orque est le récit et l’explication de cette évolution, faite insensiblement mais invinciblement.

L’orque est aussi un ouvrage de combat, afin d’organiser la défense contre ce danger et les impacts humains graves qu’il engendre : une contre-organisation de la société est bâtie et développée.

Pourquoi cette référence au plus grand des delphinidaes, comme titre de l’ouvrage ?

Parce qu’une phraséologie à la violence sourde a envahi les entreprises, s’appuyant sur de nombreuses justifications soi-disant naturalistes pour asseoir son autorité.

Les « mâles dominants », « tueurs » et « prédateurs » sont apparus, afin d’intimider et d’effrayer les plus faibles, afin également d’obtenir une résignation et une soumission au nouvel ordre, en le faisant croire inscrit dans l’ordre naturel. Naturellement de tels termes ne sont pas employés directement, mais enrobés dans un double discours dont chacun sait ce qu’il signifie, au cours duquel ces mots crus échappent parfois. Ou bien constamment dans des dialogues privés entre « gens de bonne compagnie ».

Au passage, cette vision a fait reculer de plusieurs siècles ce que la civilisation et la liberté avaient permis de construire, comme modèle d’un homme de valeur. Egalement, la condition de la femme a reculé brutalement dans nos sociétés du fait de cette mentalité, depuis maintenant plus de 30 ans comme d’autres ouvrages l’ont déjà relevé.

L’orque est l’antidote lumineux de ce sinistre bestiaire. Afin de contrer le néo-darwinisme des arriérés qui s’emparent des postes de décision, nous rétablissons d’authentiques références éthologiques, montrant que la vraie compréhension du darwinisme dépasse largement les rêves de domination servile de quelques-uns.

L’orque est un animal extrêmement sensible, accompli dans tous les sens du terme, vivant au sein d’une organisation sociale très élaborée, souvent plus sage que celle de l’ordre humain.

Mais c’est aussi le tigre des mers, capable d’éventrer un requin blanc de 4 mètres sans coup férir, si la nécessité se présente. Les requins du monde économique et politique sont prévenus. Notre défense est plus que féroce : elle ne prône bien sûr aucune violence physique, mais engage une lutte psychologique et économique inédite et sans merci, montrant la véritable nature lâche des « prédateurs ». Le livre détaille comment mettre en place ce combat.

Aux caïds sont opposés des samouraïs, recrutés parmi les éléments les plus capables et les plus énergiques du monde économique. La civilisation ne se défend pas par des bons sentiments ou des suppliques, mais par les plus hautes vertus guerrières.

Il y a urgence à cet engagement. Le cynisme et la dépravation des castes dirigeantes atteint de tels seuils qu’il ne s’agit plus seulement de lutter contre des conditions pénibles du travail en entreprise. Des violences extrêmes sont perpétrées, derrière un discours feutré et en apparence raisonnable, masquant les plus bas instincts.

La violence directe et physique de nos sociétés en résulte : l’exemple venant d’en haut, la voyoucratie en col blanc devient le modèle des caïds de banlieue. L’exemple de gains faciles et sans aucun mérite ne vient pas de ces classes déshéritées : ce sont d’autres « dealers » bien plus néfastes mais propres en apparence, qui leur ont montré la voie.

Il y a menace grave sur la civilisation, menace à laquelle des hommes libres et déterminés doivent répondre. « L’orque » révèle la mécanique de l’usurpation dans ses moindres détails, et sans aucune concession. Il prépare également une riposte s’appuyant sur ceux qui se sont toujours distingués dans l’indépendance et la création de valeur.

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