« Recomposition », le
dernier ouvrage d’Alexandre Devecchio publié depuis le 5 Septembre, aborde un
sujet constamment scruté et commenté dans les média : l’émergence des
populismes dans le monde politique.
Il peut paraître difficile
d’écrire et publier un ouvrage sur ce thème, qui occupe déjà fréquemment les
colonnes journalistiques et alimente nombre de politologues, philosophes ou
sociologues : l’essentiel n’a-t-il pas déjà été dit ?
Nul sujet n’a été récemment plus
analysé que l’émergence des populismes, mais étrangement beaucoup tournent
autour plutôt que de le traiter. Nombre d’articles sont des critiques acerbes
du populisme, des alertes à la démocratie en péril, des dénonciations d’une loi
de la rue menaçant nos institutions, voire d’attaques personnelles sur le style
de telle ou telle personnalité. Mais très peu prennent la peine de qualifier au
préalable ce qu’est le populisme, ni de tenter de comprendre les raisons de son
émergence.
Comme trop souvent, les media mainstream cèdent à l’émotion avant
l’analyse, au jugement de valeur avant la description factuelle, à la posture avant
la compréhension des causes et des effets. Une attitude d’autant plus cocasse qu’ils
s’intronisent trop souvent comme l’élite de la réflexion, reprochant aux
populismes de privilégier l’instinct et le ressentiment.
Fidèle à la méthode qu’il
employait déjà dans « Les nouveaux enfants du siècle », Alexandre
Devecchio décrit longuement - en suspendant son jugement - le phénomène
populiste avant d’y voir une menace ou un bienfait. S’il livre quelques
verdicts à la fin de son livre, cette humilité devant les faits lui permet de
délivrer l’un des rares diagnostics nuancés concernant cette nouvelle vague
politique. Le populisme requiert de voir au-delà des apparences, de comprendre
que derrière des personnalités au comportement et au style controversés, des
questions bien plus authentiques sont posées par leurs électeurs.